L’Algérie est le troisième fournisseur de gaz en Europe avec 83 % d’exportations dont 65 % en Espagne et en Italie au titre de l’année 2021, soit 55 milliards de m3 contre 38,2 milliards de m3 en 2020. Mieux, 90 % de son PIB dépend du secteur de l’énergie. Pour ces raisons, les services de renseignement espagnols sont convaincus que l’Algérie ne peut pas arrêter d’exporter du gaz vers l’Espagne, car une fermeture du Medgaz lui créerait un important « manque à gagner » qu’elle ne saurait récupérer, même si elle augmentait la capacité du Transmed, le gazoduc qui la relie à l’Italie.
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Pour La Moncloa, le changement de position de l’Espagne sur le Sahara, officialisé vendredi, pourrait faire de l’Espagne le principal “hub” de l’arrivée du gaz et, à terme, de la gestion de l’hydrogène vert en Europe. Cette décision, dont se satisfait le gouvernement espagnol, a permis d’obtenir du Maroc un engagement à renoncer à ses revendications sur Ceuta, Melilla et les îles Canaries, à rouvrir les frontières terrestres avec les deux villes autonomes, reprendre les liaisons maritimes et aériennes et à renforcer la coopération migratoire.
De son côté, le Front Polisario a dénoncé dimanche ce changement de position de l’Espagne qui selon lui, a cédé aux « pressions » et au « chantage » du Maroc, ajoutant que cette décision ne change pas le statut juridique du Sahara qui, du point de vue du droit international, continue d’être un « territoire non autonome ».