La décision de l’Espagne de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara, a irrité l’Algérie qui a déjà rappelé son ambassadeur à Madrid, Saïd Moussi, pour des consultations, et qui va bloquer les travaux d’extension du Medgaz, en cours de finalisation, fait savoir Informacion.
La société Naturgy, détenant 49 % de Medgaz, est la plus affectée par cette nouvelle crise avec l’Algérie. Avec son partenaire, Sonatrach, la société nationale algérienne qui détient les 51 % restants de l’infrastructure, elles ont investi quelque 75 millions d’euros en 2021 pour augmenter la capacité du Medgaz de 8 milliards de m3 à 10 milliards de m3 de gaz par an. Les travaux d’agrandissement de l’infrastructure ont été déjà réalisés en janvier et le projet est actuellement dans sa phase finale qui comprend les tests techniques définitifs avant sa mise en service.
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Mais le changement de position de l’Espagne sur le Sahara risque de bloquer la mise en service de Medgaz qui permettra d’augmenter de 25 % la capacité d’approvisionnement en gaz, soit 2 milliards de mètres cubes de gaz par an. Pour le moment, « l’approvisionnement en gaz est garanti », assurent des sources espagnoles. De même, Alger considère, pour l’instant, l’accord commercial avec l’Espagne nécessaire, mais a déjà annoncé qu’il considérera désormais l’Italie comme porte d’entrée européenne pour sa production de gaz.
L’Algérie devrait aussi revoir à la hausse les prix de cession du gaz à l’Espagne, alertent des sources du secteur gazier, qui rappellent que l’Espagne a importé plus de 42 % de gaz algérien en 2021, après la fermeture, fin octobre, du gazoduc Maghreb-Europe traversant le Maroc.