Ces derniers mois, les personnes soupçonnées de terrorisme djihadiste sont purement et simplement expulsées, sans procès préalable. « L’expulsion, dans les cas où les comportements sont à la limite de ce qui est punissable, peut être plus efficace pour l’intérêt général », expliquent des sources à EFE, précisant que dans un passé récent, ces personnes auraient été expulsées après avoir été condamnées et avoir fini de purger leur peine.
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Les concernés sont considérés comme une « menace pour la sécurité nationale », un motif prévu par la loi sur l’immigration pour ordonner l’expulsion des étrangers du territoire espagnol. Mohamed Said Badaoui, président de la communauté musulmane de Reus (Tarragone), résidant en Catalogne depuis plus de 30 ans, a été expulsé au Maroc le 19 novembre, après avoir passé un mois en détention au CIE de Barcelone. Un autre imam, Amarouch Azbi, a été aussi expulsé le même jour. Ils sont tous deux accusés d’endoctrinement djihadiste notamment auprès des mineurs.
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Le porte-parole de Podemos au parlement, soutenu par ceux d’ERC, du CUP, de JxCat et d’En Comú Podem, ont dénoncé l’expulsion de Badaoui, le considérant comme une victime de « la répression politique et de l’islamophobie » de la part de l’État. Quelques semaines plus tôt, c’est l’imam de Talayuela (Cáceres), Yahya Benaouda, qui avait été expulsé pour salafisme. Selon la police et la Chambre de contentieux de l’Audience nationale, il a contribué à empêcher l’intégration des musulmans dans la région et à la discrimination et à la ségrégation sociale des femmes.