L’Espagne cherche à reprendre ses relations avec l’Algérie

6 février 2023 - 15h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

L’Espagne travaille, dans la discrétion, au rétablissement de ses relations avec l’Algérie, tendues depuis avril après le soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie du Sahara.

Malgré la crise, le ministère espagnol des Affaires étrangères a maintenu le contact avec les autorités algériennes dans la plus grande discrétion, ont confirmé des sources gouvernementales à El Español, soulignant que le silence observé des deux côtés est un bon signe. Mais ces contacts discrets n’ont pas empêché Sonatrach, la compagnie nationale algérienne d’exportation de gaz naturel, d’augmenter les prix de cession à l’Espagne lors du renouvellement des contrats gaziers avec les sociétés espagnoles.

L’Espagne a réduit sa dépendance énergétique vis-à-vis de l’Algérie en diminuant ses importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de ce pays au profit des États-Unis qui sont devenus son principal fournisseur de GNL. Pendant ce temps, l’Espagne a normalisé ses relations avec le Maroc. Les deux pays ont tenu la rencontre de haut niveau les 1ᵉʳ et 2 février à Rabat, une réunion qui a permis la signature de plusieurs accords de coopération dans divers domaines (transports, infrastructures, construction, énergies renouvelables, etc.), ce qui constitue une opportunité pour les investisseurs espagnols.

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L’Algérie, alliée du Front Polisario dans le conflit au Sahara, n’a toujours pas digéré le changement de position de l’Espagne en faveur du Maroc. Cette décision de Pedro Sanchez de soutenir le plan marocain d’autonomie du Sahara est considérée, aussi bien par le Front Polisario que le gouvernement algérien, comme une « trahison », même si l’Espagne a précisé que la solution à ce conflit doit venir « d’un accord mutuellement acceptable par les deux parties dans le cadre de l’ONU ».

La tension entre Madrid et Alger a du mal à s’apaiser. Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, et son homologue algérien, Ramtane Lamamra, n’ont pas échangé depuis avril dernier, selon des sources consultées qui expliquent que les autorités algériennes exigent l’éviction du ministre Albares, comme l’a fait le Maroc avec Arancha González Laya dans le cas de l’affaire Ghali. Aussi, un changement de gouvernement est fort probable en Espagne après les élections générales prévues en décembre. L’Algérie ne devrait donc pas montrer de signes clairs d’ouverture vers l’Espagne avant ces échéances.

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