La fast fashion délaisse le Royaume-Uni pour le Maroc

11 mars 2025 - 08h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Royaume-Uni, de grandes marques de vêtements se sont tournées vers des fournisseurs au Maroc, en Turquie et en Tunisie, provoquant la fermeture de plusieurs dizaines d’usines et la perte d’un millier d’emplois.

Les enseignes de la mode express (fast fashion), qui alimentent la dépendance aux vêtements bon marché, se sont retirées du marché, obligeant des dizaines d’usines à fermer leurs portes. Résultat : le « village des ateliers de misère » du Royaume-Uni est devenu une « ville fantôme ». La ruée des grandes marques de vêtements vers des fournisseurs au Maroc, en Turquie et en Tunisie n’est pas non plus sans conséquence sur le secteur, fait savoir The SUN, révélant qu’au moins 1 000 travailleurs ont perdu leur emploi et peinent à nourrir leurs enfants. Les habitants de Leicester vivent mal cette situation née à la suite d’un tollé général sur les bas salaires et les conditions de travail dans la ville des East Midlands, qui était comparée aux bidonvilles du Bangladesh.

À lire : Le Maroc a exporté pour 3 milliards d’euros de textile vers l’Europe

« Lorsque nous avons emménagé, nous étions entourés de fabricants de vêtements, mais ils ont tous fermé », raconte Pete Tuli, un chef d’entreprise, qui a récemment ouvert l’entreprise de signalétique Digital Press dans une ancienne usine de confection située dans le quartier de North Evington à Leicester. Il explique : « L’année dernière, on pouvait encore entendre les machines, mais cette année, rien. Deux choses se sont produites. D’une part, il y a eu des problèmes de relations publiques à la suite de tous les rapports sur les usines pendant les périodes de Covid. Deuxièmement, il s’agit toujours de savoir qui est le moins cher. » « Avec Temu et Shein (deux entreprises chinoises) qui vendent des vêtements encore moins chers fabriqués en Chine, les entreprises doivent faire face à la concurrence. Il n’est donc plus logique pour elles de s’approvisionner en vêtements à Leicester », a-t-il ajouté.

À lire : Fil textile : le Mexique lâche la Chine pour le Maroc

Selon Tuli, avec l’augmentation des taux d’imposition et de l’assurance nationale sous le régime travailliste, il est impossible de survivre. « L’industrie manufacturière a besoin de beaucoup plus de soutien si elle veut avoir un avenir dans ce pays.) », a-t-il assuré, estimant que les autorités anglaises doivent marcher dans le sillage du président américain Donald Trump en instaurant des droits de douane qui rendraient plus coûteuse l’importation de biens au Royaume-Uni. « Nous aurons du mal à être compétitifs tant qu’il sera aussi bon marché d’expédier des produits du Maroc et de Chine », est-il persuadé.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Emploi - Industrie - Tunisie - Turquie - Mode

Aller plus loin

Maroc : les opérateurs textiles turcs à la recherche de fournisseurs locaux

Les Turcs opérant dans le secteur du textile ont de gros soucis depuis l’augmentation des droits de douane sur les importations par le Maroc, des vêtements en provenance de...

Le textile marocain intéresse de gros investisseurs chinois

Plusieurs entreprises chinoises prévoient de gros investissements au Maroc.

Le Maroc a exporté pour 3 milliards d’euros de textile vers l’Europe

Le Maroc a exporté pour près de trois milliards d’euros (plus de 32 milliards de dirhams) de textile vers l’Europe en 2013, soit 24% de toutes les exportations manufacturières...

Fil textile : le Mexique lâche la Chine pour le Maroc

Le fil marocain est très demandé par les entrepreneurs du secteur textile mexicain, spécialisés dans la fabrication des pulls, qui font face à une pénurie de fil du fait de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Le Maroc en manque d’ouvriers

Le secteur de la construction au Maroc est confronté à une pénurie de main-d’œuvre qualifiée. En cause, les nombreux chantiers d’infrastructures lancés dans la perspective de la Coupe du monde 2030.

Au Maroc, la voiture d’occasion a la cote

Les Marocains se tournent plus que jamais vers l’occasion pour l’achat de leur véhicule. En témoigne le nombre de mutations enregistrées en 2024.

La Police marocaine recrute

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) lance une vaste campagne de recrutement pour renforcer ses effectifs. Près de 6 500 postes sont à pourvoir, couvrant une variété de grades et de fonctions au sein de la police nationale.

La Banque mondiale analyse en détail le tourisme marocain

Le tourisme représente environ 7 % du PIB et génère plus de 500 000 emplois directs, soit environ 5 % de la population active marocaine. C’est ce qui ressort du dernier rapport de la banque mondiale sur la situation économique du Maroc.

Industrie de défense au Maroc : grosses ambitions pour 2024

Le Maroc a réalisé des bonds qualitatifs cette année dans le domaine de l’industrie de défense, a déclaré Abdelatif Loudiyi, ministre délégué chargé de la Défense nationale, rappelant l’objectif du royaume de réduire ses importations d’armes et de...

Huile d’olive au Maroc : enfin la baisse des prix ?

Le Maroc est en passe de surmonter la crise oléicole. Après années de sécheresse, la filière oléicole se remet doucement en ordre de marche, mais il y a à craindre d’autres risques et aléas.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Comment le Maroc recycle les déchets européens

Le Maroc s’emploie à mettre les matières recyclables d’Europe, notamment de déchets, de ferraille et de matières premières secondaires, qu’il importe en valeur, en les transformant en richesse.

Médecins maghrébins en France : l’exil comme solution ?

Après une percée au premier tour des législatives françaises, la perspective de voir le Rassemblement national (RN) présidé par Jordan Bardella, qui place l’immigration au cœur de la campagne électorale, remporter la majorité absolue le 7 juillet,...

Une lettre particulière d’Amine et de Yasmine à Emmanuel Macron

Dans une correspondance, Amine et Yasmine, deux enfants de huit ans expriment des inquiétudes quant à l’avenir de Casino Saint-Étienne où travaillent leurs parents et demandent au président de la République française Emmanuel Macron de sauver le groupe.