Deux figures politiques de Marrakech accusées de spoliation immobilière

18 mars 2024 - 14h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Deux élus de la commune de Marrakech, dont un parlementaire, sont accusés de spoliation foncière dans le cadre du projet royal dénommé « Marrakech Cité du renouveau permanent ».

Les mis en cause, Younes Benslimane, député de la circonscription de Marrakech Sidi Youssef Ben Ali et vice-président de la région Marrakech-Safi, et Abdelaziz Banine, ancien député et membre du conseil communal de Marrakech et du conseil régional de Marrakech-Safi, sont accusés de détournement de fonds publics, cession de terrains à des élus au détriment d’un projet royal, abus de pouvoir, escroquerie, blanchiment d’argent et enrichissement illicite.

Les deux élus sont accusés à la suite de la plainte déposée auprès du procureur général du Roi près la Cour d’appel de Marrakech par Abdelilah Tatouche, président de l’Association nationale de défense des droits de l’Homme et de protection des deniers publics. Selon la plainte, les faits remontent à la période 2009-2015 au cours de laquelle le conseil communal de Marrakech avait acquis trois terrains pour la construction d’une gare routière, l’extension du marché municipal et la construction d’une station de taxis.

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Mais pour des raisons inconnues, deux des terrains ont été restitués à l’administration des Domaines. Le premier terrain, d’une superficie de 5 900 m², a été loué à la société AYAKECH à raison de 30 dirhams le mètre carré par an. Le plaignant accuse Younes Ben Slimane d’être le propriétaire de cette société qu’il aurait revendue à deux personnes, à qui il aurait fait obtenir les permis pour y construire une station-service et un hôtel.

Quant au second terrain (6000 m²), il a été cédé à la société GASTO, dont Abdelaziz Banine serait l’un des associés. Une station-service et un hôtel ont été érigés sur ce terrain qui devait initialement accueillir une gare routière. L’élu a également acquis un autre terrain d’une superficie de 5 394 m² par le biais de son beau-frère sur lequel a été construite une école privée à trois niveaux. Une enquête judiciaire a été ouverte par la Brigade régionale de la police judiciaire de Marrakech pour faire la lumière sur ces affaires.

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