La France veut-elle faciliter le recrutement des travailleurs marocains en France ?

4 novembre 2022 - 16h40 - France - Ecrit par : S.A

Les travailleurs sans papiers déjà en France pourraient obtenir facilement les titres de séjour. Le gouvernement a annoncé une mesure dans ce sens consignée dans sa future loi sur l’asile et l’immigration, prévue au premier semestre 2023. De quoi réjouir les arboriculteurs berrichons qui sont en manque cruel de personnel et sont prêts à recruter des travailleurs marocains.

Faciliter les recrutements notamment dans les métiers du bâtiment, la restauration ou l’agriculture à travers la création d’un titre de séjour « métiers en tension » pour les travailleurs sans-papiers déjà en France. C’est l’une des principales mesures de la future loi sur l’asile et l’immigration qui fera l’objet de débat à l’Assemblée nationale en janvier prochain, a annoncé Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. « Une bonne nouvelle » pour les arboriculteurs du Cher dont le souhait tant exprimé est de pouvoir embaucher des sans-papiers. « C’est plutôt une bonne nouvelle. Cela démontre qu’il ne faut jamais rien lâcher. Maintenant, il faut quand même être vigilant », prévient Pascal Clavier, président de la section arboriculture à la FDSEA du Cher.

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L’autre annonce faite par le ministre est la suppression du délai de carence de six mois pour les demandeurs d’asile, « six mois durant lesquels ils n’ont pas le droit de travailler », les besoins en recrutement étant énormes. « Cet été, on a été hyper sollicités de la part du Maroc notamment avec des gens qui voulaient rentrer en France, en travaillant chez nous, confie à francebleu Pascal Clavier. Évidemment, on n’a pas pu signer de contrats avec eux. Localement, on ne trouve plus assez de monde pour travailler dans nos vergers. Ces métiers intéressent moins, car il faut beaucoup se donner. Des métiers qui paraissent tellement simples, qu’ils sont considérés inintéressants par certains. »

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« Alors qu’on travaille sur du vivant. Et là, on a ces candidats de l’étranger, qui ont souffert. Derrière cette souffrance, ils ont envie de se retrouver dans des métiers de base, qui n’exigent pas bac+10, mais simplement du courage et l’envie de travailler. Et on se prive de ces candidats courageux. J’espère que cela changera », poursuit-il.

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