La famille marocaine avait demandé l’asile en Espagne en mars 2021, près de quatre ans après son arrivée dans le pays en septembre 2017. Dans sa décision en date du 9 mai dernier, le tribunal a estimé que la famille n’a pas apporté d’éléments suffisants prouvant qu’elle était persécutée, condition essentielle pour lui accorder l’asile ou la protection subsidiaire. Marco Antonio, Estela, Amador, Matías et Ángel Daniel ont expliqué qu’ils ont dû quitter le Maroc parce qu’ils subissaient une série de menaces et d’agressions de la part d’autres membres de leur famille suite au partage d’un héritage, relaie Infobae.
La mère de Marco Antonio, en tant que chef de famille après le décès de son mari, a partagé l’héritage de ce dernier de manière inégale entre les enfants, ce qui a suscité le mécontentement des frères et sœurs de Marco Antonio qui l’ont accusé d’induire leur mère en erreur. À ces accusations ont succédé des agressions physiques violentes, dont l’une a entraîné la perte de la vision de son œil gauche. C’est suite à ces événements que la famille a décidé de rejoindre Ceuta en septembre 2017. Mais elle n’a jamais signalé les faits aux autorités marocaines, estimant que « les proches ne se dénoncent pas entre eux ».
À lire : L’Espagne refuse l’asile à un champion marocain de kickboxing
L’Audience nationale rappelle que les demandeurs d’asile doivent prouver qu’ils sont persécutés en raison de leur race, de leur religion, de leur nationalité, de leur appartenance à un groupe social ou de leurs opinions politiques. En l’espèce, la famille marocaine n’a pas pu prouver que les menaces ou les agressions subies de la part d’autres membres de la famille étaient constitutifs d’actes de persécution. « L’asile ne peut être accordé s’il n’y a pas de preuves suffisantes d’une crainte fondée de persécution », a tranché le tribunal.
La cour a également pris en considération la longue période qui s’est écoulée entre l’arrivée de la famille en Espagne en septembre 2017 et la demande d’asile en mars 2021 pour rejeter la demande de la famille marocaine, estimant que ce retard met en doute l’urgence de la protection. Le tribunal a aussi rejeté la demande de protection subsidiaire, soutenant que la famille ne court aucun risque « de subir l’une des atteintes graves prévues par la loi », telles que la torture, les traitements inhumains ou dégradants, ou la peine de mort.