Le policier marocain explique dans sa demande d’asile qu’il a dû quitter le royaume après avoir été victime de discrimination et de racisme au sein de la police marocaine en raison de son origine rifaine. Il dit craindre d’être torturé s’il retourne au Maroc. L’Office de l’asile et des réfugiés (OAR) n’a pas considéré ces motifs et a rejeté la demande de l’officier marocain, estimant ses déclarations contradictoires, peu plausibles et peu convaincantes.
L’agent marocain ne baisse pas les bras. Il forme un recours contre cette décision devant l’Audience nationale. Dans une ordonnance datée du 23 mai, la juridiction espagnole a autorisé le Marocain à résider sur le territoire espagnol jusqu’à ce que le recours introduit par son avocat soit résolu. Pendant cette période, le policier marocain pourra circuler librement dans la ville autonome avec son statut de demandeur d’asile.
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La Cour a rappelé que l’asile est accordé quand il y a « un risque grave pour la vie ou l’intégrité physique de l’étranger » dans son pays d’origine. En ce qui concerne le cas du policier marocain, il estime que ce risque ne peut être écarté de but en blanc sans une analyse plus approfondie des raisons évoquées par l’agent, lesquelles correspondent aux motifs politiques pour obtenir le statut de réfugié.
Des rapports du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) confirment que l’agent a présenté un récit détaillé et cohérent des craintes alléguées et que son cas a eu un impact médiatique important tant en Espagne qu’au Maroc. Pour ces raisons, la Cour a décidé d’autoriser le demandeur à rester sur le territoire espagnol jusqu’à ce qu’un jugement définitif soit rendu sur sa situation.