Mohamed Achraf
Les cinq accusés, tous précédemment condamnés pour terrorisme, se sont rencontrés dans diverses prisons en Espagne entre 2014 et 2019. Ils sont accusés à nouveau de crimes d’appartenance à une organisation criminelle et d’endoctrinement terroriste. L’Audience nationale veut accélérer les procédures pour que leur procès démarre début juillet afin d’éviter que l’un d’entre eux, Abderrahmane Tahiri (dit Mohamed Achraf) soit libéré de prison.
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Les mis en cause se sont échangés des lettres que la Garde civile est en train d’analyser. Ces textes contiennent des chants utilisés par les organisations terroristes djihadistes pour encourager leurs combattants à poursuivre les missions pour lesquelles ils avaient été arrêtés et condamnés. Le leader du groupe, Achraf, d’origine marocaine, avait été condamné en 2008 par la Haute Cour nationale à 14 ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste. Il avait déjà été condamné pour endoctrinement salafiste, djihadiste et takfiriste de la population carcérale musulmane, fait savoir La Razon.
Il est le véritable chef spirituel du groupe. En séjour à la prison d’Estremera (Madrid), il a dessiné le drapeau de DAESH sur certains murs avec des phrases telles que : « Nous sommes les soldats du califat », « L’État islamique, c’est nous ». Il recrutait les détenus et les endoctrinait dans la cour de la prison. « Nous sommes condamnés pour la même chose, nous pensons la même chose, nous agissons de la même manière, nous avons les mêmes idées, les mêmes pensées […], les mêmes affinités et la même idéologie », indiquait-il dans l’une de ses lettres.
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Achraf devrait être libéré en octobre 2022 s’il n’y a pas de condamnation. La chambre criminelle de l’Audience nationale veut donc accélérer les procédures pour empêcher ce djihadiste de sortir de prison. Le procès aura lieu du 4 au 8 juillet, assurent des sources judiciaires. El Gharbi (condamné en 2019 à 8 ans), a exprimé en prison son désir de mourir en kamikaze. De son côté, Abdelah Abdesalam (condamné à 10 ans en 2016) exerçait une grande influence sur les autres détenus. Karim Abdesalam et lui avaient créé en 2016 une organisation djihadiste afin d’envoyer des combattants en Syrie.
Lahcen Zamzami, condamné en 2018 à 12 ans, était très discret, mais avait une connaissance beaucoup plus large de la religion. Certains prisonniers l’appellent « frère admirable » ou « cher père ». L’Association des victimes du terrorisme (AVT) et l’association 11M Affectés par le terrorisme, demandent de les condamner pour constitution de groupe terroriste, collaboration terroriste, recrutement et endoctrinement.