La justice espagnole enquête sur les violences envers les Marocains

30 mai 2021 - 13h20 - Espagne - Ecrit par : J.D

La justice espagnole a ouvert une enquête sur les conditions d’expulsions des migrants marocains, suite à une plainte déposée par une ONG et aux vidéos et images montrant des agents et des soldats espagnols usant de violences et voies de fait lors des opérations d’expulsion de migrants marocains à Ceuta.

Réagissant aux accusations de violences sur les migrants marocains expulsés dans la foulée de la crise migratoire à Ceuta, la semaine dernière, le parquet espagnol a diligenté une enquête pour élucider les faits.

Des vidéos diffusées à Ceuta ont montré des agents des forces de l’ordre espagnoles rouer de coups les migrants sur la plage, lancer sur eux des gaz lacrymogènes sur la plage et du côté du Maroc. Les mêmes vidéos montrent que les forces de l’ordre ont maintenu la pression sur les migrants, les battant la nuit, dans les quartiers et dans les rues de Sebta.

Des Marocains sur place assurent avoir vu des policiers et militaires espagnols tirer avec des balles en caoutchouc. « Ils nous ont tiré dessus avec des armes que je n’ai jamais vues de toute ma vie », a accusé l’un d’entre eux.

D’autres Marocains affirment que l’un de ses amis a été aspergé d’une sorte de poudre alors que d’autres auraient été blessés par des policiers qui les frappaient à l’aide de cordons métalliques sans distinction entre les hommes et les femmes, les jeunes ou les enfants.

«  Ils ont aspergé des femmes qui portaient des bébés avec des gaz comme des pesticides. Ils nous ont traités comme des insectes », s’est indigné l’un des Marocains. Outre les actes de violence, les vidéos ont également montré que les gardes civils ont renvoyé les mineurs par les postes frontières, contrevenant aux lois espagnoles et traités internationaux en la matière.

Si certaines sources parlent de 1600 enfants, la Croix-Rouge affirme que 800 mineurs ont franchi la frontière côté espagnol, dans le lot des 8000 migrants tous âges confondus.
Un contingent de plus de 150 militaires a été déployé à Sebta pour venir en renfort à un nombre tout aussi important d’agents des forces de l’ordre présents. Des tanks et chars militaires ont été envoyés devant les plages d’où arrivaient à la nage des centaines de migrants dont certains souffraient d’hypothermie. Face à eux, des agents de la Guardia civil et autres militaires armés qui les accueillaient sous les coups, dénoncent les militants des droits de l’homme.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Expulsion - Immigration

Aller plus loin

L’assaut de Sebta est une « démonstration de force » du Maroc, selon le CNI espagnol

Les services secrets espagnols (CNI) poursuivent leur enquête sur l’arrivée de près de 10 000 Marocains à Sebta. L’admission d’urgence de Brahim Ghali dans un hôpital de Logroño...

Des migrants mineurs errent dans les rues de Ceuta (vidéo)

Des dizaines de migrants mineurs marocains errent dans les rues de la ville de Ceuta, en attendant de traverser le détroit pour rejoindre l’Espagne. Déjà 6 500 mineurs sur les...

Une Espagnole appelle à la violence contre les Marocains

Le parquet provincial de Madrid a déposé une plainte contre María Isabel Medina Peralta pour avoir « incité » à la violence envers les migrants marocains et musulmans lors d’une...

Espagne : un Marocain arrêté pour avoir étranglé sa femme

Les agents de la police nationale espagnole ont arrêté à Alzira (région de Valence) un homme de 49 ans, d’origine marocaine, accusé d’agression, de tentative d’agression et de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Un député marocain poursuivi pour débauche

Le député Yassine Radi, membre du parti de l’Union constitutionnelle (UC), son ami homme d’affaires, deux jeunes femmes et un gardien comparaissent devant la Chambre criminelle du tribunal de Rabat.

Maroc : plus de droits pour les mères divorcées ?

Au Maroc, la mère divorcée, qui obtient généralement la garde de l’enfant, n’en a pas la tutelle qui revient de droit au père. Les défenseurs des droits des femmes appellent à une réforme du Code de la famille pour corriger ce qu’ils qualifient...

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Accusé de viol, Achraf Hakimi se sent « trompé et piégé », selon ses proches

Achraf Hakimi a été mis en examen vendredi pour viol. Le défenseur marocain du Paris Saint-Germain (PSG), qui nie les faits, est soutenu par sa famille et son club. Selon ses proches, il dit se sentir « trompé ».

Redressement fiscal : Sound Energy fait appel

La compagnie gazière britannique Sound Energy annonce avoir fait appel devant le tribunal administratif, en vue de contester le redressement fiscal mené en 2020 par l’administration générale des Impôts, qui lui a réclamé 2,55 millions de dollars d’impôts.

Trafic de billets de match : le député Mohamed El Hidaoui interrogé par la police

Soupçonné d’être impliqué dans une affaire de vente illégale de billets au Mondial 2022, le député RNI, Mohamed El Hidaoui, a été entendu, vendredi, par la justice.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

Une famille marocaine au tribunal de Beauvais pour un mariage blanc

Une famille marocaine est jugée devant le tribunal de Beauvais pour association de malfaiteurs dans le but d’organiser un mariage blanc. Le verdict est attendu le 12 janvier 2023.

Ancien Gilet jaune, Abdel Zahiri menacé d’expulsion au Maroc

Abdel Zahiri, un Marocain de 44 ans, a récemment reçu une obligation de quitter le territoire français de la part de la préfecture de Vaucluse. Fiché S, il avait auparavant été incarcéré pour son implication dans le mouvement des Gilets jaunes.

Affaire Hassan Iquioussen : les avocats de France vent de debout contre la décision du Conseil d’État

Le Syndicat des avocats de France (SAF), le Groupe d’information et de soutien aux immigrés (GISTI) et Avocats pour la défense des droits des étrangers (ADDE) apportent leur soutien à l’imam de Lourches Hassan Iqioussen visé par un avis d’expulsion de...