"Lbouffa" : La cocaïne des pauvres qui inquiète le Maroc

20 août 2023 - 12h00 - Maroc - Ecrit par : P. A

Une nouvelle drogue appelée « Lbouffa » ou « cocaïne des pauvres », détruit les jeunes marocains en silence. Inquiétés par sa propagation rapide, les parents et acteurs de la société civile alertent sur les effets néfastes de cette drogue sur la santé physique et mentale des consommateurs.

Les jeunes qui consomment la « Lboufa » deviennent très agressifs et incontrôlables. Cette drogue, accessible à un prix abordable (50 dh/1g), est très dangereuse, car elle affecte le système nerveux et peut conduire à la folie. « L’lbouffa est fabriquée à partir de la cocaïne, à laquelle sont ajoutés des composants chimiques dangereux, comme l’ammoniac, qui est composé à son tour d’atomes d’azote et de trois atomes d’hydrogène, formant une substance cristalline utilisée de diverses manières : Elle peut être injectée, fumée ou reniflée », explique à Hespress Rachida Elmokrie Elidrissi, présidente de la coalition nationale de lutte contre les drogues.

La consommation de la « Lboufa » a des effets destructeurs. En plus de la montée d’adrénaline, elle met les consommateurs dans un état de violence excessive et peut entrainer une insomnie de plusieurs nuits, une impuissance sexuelle et même une mort subite, ajoute-t-elle, précisant que cette drogue détruit les neurones. « Quand on consomme cette drogue à un jeune âge, on risque de perdre à vie ses capacités cognitives, comme la capacité de réfléchir et de se remémorer », prévient la spécialiste. Le drame est que les jeunes marocains mélangent cette drogue déjà dangereuse à d’autres stupéfiants comme le « karkoubi » et la « marijuana ».

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Les jeunes marocains deviennent accros à cette drogue en raison de son effet instantané. « Dès les cinq premières minutes après l’injection, tu te sens maître de ton univers, tu peux tout contrôler. Cependant, une fois où tu deviens addict, c’est terrible. C’est la pire des drogues que j’ai consommées de ma vie », témoigne un ancien drogué qui appelle les ONG à « lutter contre ce fléau dévastateur ». S’il a pu s’en sortir, c’est grâce à sa famille, confie-t-il. La famille a donc « un rôle majeur » à jouer, insiste la présidente de la coalition nationale de lutte contre les drogues. « Elle est la première ligne de défense… Elle doit armer les jeunes et adolescents avec les mécanismes de réticence et de résistance aux comportements addictifs qui perturbent leur vie ».

« Plus le pourcentage de jeunes toxicomanes dans les établissements d’enseignement est élevé, plus le pourcentage de problèmes est élevé. La facture est très chère. C’est pourquoi nous suggérons dans la Coalition nationale qu’il y ait une formation de compétences sociales et psychologiques », recommande la militante qui évoque par ailleurs un autre phénomène inquiétant : des femmes enceintes qui se droguent. « Un fléau on ne peut plus dangereux pour le bébé qui naît avec moult problèmes et pour la maman qui nuit à sa santé psychique et physique. Il faut absolument s’intéresser à ces cas déplorables », alerte-t-elle.

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