Dans sa résolution, le parlement européen dit rejeter « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union ; déplore en particulier que des enfants, des mineurs non accompagnés et des familles aient franchi massivement la frontière entre le Maroc et la ville espagnole de Ceuta, mettant ainsi leur vie et leur sécurité clairement en péril ; regrette l’aggravation de la crise politique et diplomatique… »
Pour régler cette crise politique et diplomatique, les députés appellent Rabat et Madrid à travailler en étroite collaboration pour ramener les enfants marocains à leurs familles dans le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant et du droit national et international, en particulier de la convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.
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Ce texte a été adopté par 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions, jeudi 10 juin à Strasbourg. Les députés qui ont voté contre ont expliqué leur démarche. « J’ai eu du mal à soutenir cette résolution et j’ai voté contre. Je ne suis pas sûr qu’elle est à prendre au sérieux, car elle est basée sur un fatras de fake news. […] Cette résolution est contreproductive pour la relation entre le Maroc et l’Espagne », a déclaré l’eurodéputé tchèque Tomáš Zdechovský. Le Maroc « a depuis longtemps été notre partenaire fiable et sérieux. Pour l’Union européenne, il a été un des meilleurs partenaires en Afrique. Et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas voulu soutenir cette résolution », a-t-il ajouté. « J’ai voté contre cette résolution qui fait tout, sauf appeler à la désescalade », a déclaré pour sa part l’eurodéputée belge Frédérique Ries.