L’Espagne est en crise avec l’Algérie, l’un de ses principaux fournisseurs de gaz naturel, depuis qu’elle a exprimé son soutien au plan marocain d’autonomie du Sahara. L’Algérie avait déjà fermé unilatéralement le gazoduc Maghreb-Europe (GME) la reliant à l’Espagne via le Maroc.
À la recherche d’alternatives à cette situation, le Maroc a convenu avec l’Espagne d’acheminer du gaz via le GME en sens inverse. De façon concrète, le Maroc achète du gaz naturel liquéfié sur les marchés internationaux, le fait transformer dans les usines de regazéification en Espagne avant de l’expédier vers son territoire, rappelle Libre Mercado.
À lire : Explosion des importations marocaines de gaz via le GME, malgré les menaces algériennes
L’Algérie avait menacé l’Espagne de rompre ses contrats gaziers si elle envoyait une molécule de son gaz au Maroc. L’Espagne avait alors rassuré l’Algérie que son gaz n’irait pas au Maroc. Plus d’un an après le lancement de ces expéditions, l’Espagne a multiplié par sept le volume de gaz naturel envoyé au Maroc, ce qui représente désormais 10 % du gaz qu’elle importe d’Algérie via le Medgaz, le gazoduc qui la relie directement à l’Algérie.
Selon les données officielles, le volume de gaz naturel acheminé vers le Maroc a atteint 880 GWh/mois en septembre 2023, alors qu’il était de 123 GWh/mois en septembre 2022. Pendant ce temps, l’Espagne a importé d’Algérie 8 009 GWh/mois. En clair, les expéditions de gaz vers le Maroc font plus d’un dixième des importations espagnoles de gaz en provenance de l’Algérie.