À Azbane Lagrinate, un village situé à 47 kilomètres au nord de Marrakech, la sécheresse pousse des agriculteurs à se déplacer vers les villes. Le royaume traverse l’une des pires sécheresses de ces30 dernières années, ne laissant quasiment aucune autre alternative aux paysans marocains.
Le changement climatique qui a provoqué la rareté des pluies au Maroc crée de nombreux dommages dans les champs. Au micro d’Africanews, un agriculteur spécialisé dans la culture de luzerne dit avoir vécu la sécheresse au Maroc, mais pas avec cette intensité. Il assure n’avoir vu aucune goutte de pluie depuis le début de l’année, alors que dans la région, ils n’ont que l’agriculture comme source de revenus.
« Nous avons toujours travaillé uniquement dans l’agriculture et nous voudrions toujours continuer ce travail, nous voudrions toujours rester ici, mais si le manque de pluie continue, nous devrons partir. Il sera très difficile pour nous de prendre cette décision. Nous sommes vraiment tristes quand nous voyons nos terres souffrir de la sécheresse en plus du manque d’eau, mais alors il n’y a pas d’autre option que d’émigrer » a déclaré Rachid, un autre agriculteur à Douar Azbane Lagrinate.
Lui qui se félicitait de l’étendue des plantes vertes de son champ, n’a plus qu’une petite tache verte entourée de terre sèche et de pierres. Il a beau creuser de nouveaux puits et se sert des stations d’irrigation, mais c’est le désespoir. Même à 130 mètres de profondeur, l’eau n’est pas disponible en quantité suffisante, se plaint-il.
« Le changement climatique a provoqué un manque de pluie, qui a entraîné l’assèchement des terres. Le manque de pluie a également eu un impact sur les puits. Le bétail a peu à boire et à brouter », a expliqué Abdessadeq, un éleveur de moutons à Douar Azbane Lagrinate.
Impuissante, la mairie de Nzalet Laadem voit de plus en plus d’habitants quitter le village à cause de la sécheresse. « Le phénomène de l’exode rural est une conséquence directe de la sécheresse qui a touché la région, qui est devenu un phénomène structurel en raison des années successives de sécheresse, et ce, malgré les efforts considérables déployés par l’État pour stabiliser la population à travers la fourniture d’eau potable, d’électricité et de programmes agricoles de soutien, par exemple, l’assurance sur les cultures agricoles en période de sécheresse », a précisé Abdelilah Mehdi, chef des services à la mairie de Nzalet Laadem.
Le rapport Groundswell de la Banque mondiale a souligné que si rien n’est fait, 5,4 % de la population marocaine totale, soit environ 1,9 million de personnes quitteront les zones rurales vers les villes.
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