Conformément à la loi sur l’usage légal du cannabis votée en 2021, l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) a délivré lundi l’autorisation d’importation de graines de cannabis aux bénéficiaires qui se contentaient jadis du permis de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC). Avec cette autorisation, les bénéficiaires pourront importer les premières graines de cannabis répondant aux critères légaux requis (moins 1 % de tétrahydrocannabinol ou de THC), lesquelles seront ensuite livrées à une vingtaine d’agriculteurs qui ont demandé à démarrer la culture licite de cette plante.
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La production de ces agriculteurs sera vendue aux coopératives créées à cet effet pour la transformation et la commercialisation, sous la supervision des représentants de l’ANRAC et des autres administrations concernées. « C’est un circuit avec une grande traçabilité », ont déclaré à EFE des sources d’une coopérative de transformation qui va se consacrer à l’extraction du cannabidiol (CBD) de la plante à usage pharmaceutique. Ces professionnels se disent optimistes quant à la régulation du secteur en vue d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs et de faire du royaume une destination privilégiée pour les industriels européens « en raison des coûts de production compétitifs qu’il présente ».
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« D’ici trois ans, les grandes sociétés pharmaceutiques internationales compteront davantage sur le Maroc dans la production de CBD », assurent les mêmes sources, ajoutant que les familles qui vivaient de la culture illégale du cannabis, qui gagnaient entre 100 000 et 150 000 dirhams (entre 9 000 et 13 000 euros) par an, verront leurs revenus augmenter avec la culture licite. En mars 2022, le gouvernement a pris un décret d’application de la loi sur l’usage légal du cannabis votée en juin 2021 par le parlement, pour désigner le nord d’Al Hoceima, Chefchaouen, et Taounate, comme les zones de culture licite du cannabis. Il s’agit des provinces historiquement connues pour cette activité.
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Le décret royal exige aussi que les bénéficiaires des différentes autorisations liées à cette activité soumettent des rapports mensuels à l’ANRAC sur la production et la vente de cannabis, l’état des entrepôts, des semences, des plantes et des produits, pour éviter toute utilisation du cannabis à des fins « récréatives » ou « criminelle ». Neuf types de permis sont actuellement délivrés par l’ANRAC : culture et production, création et exploitation de pépinières, importation et exportation de graines et de plantes de cannabis, transformation et fabrication, transport de cannabis et de ses produits, commercialisation, importation et exportation de cannabis et de ses produits. D’octobre 2022 à ce jour, l’ANRAC a déjà délivré environ 250 permis dont le tiers à des agriculteurs.