Faible probabilité d’un conflit entre le Maroc et l’Espagne
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Le président de la Confédération des entrepreneurs de Melilla (CEME-CEOE), Enrique Alcoba, estime que la pandémie « a été l’excuse parfaite » pour le Maroc pour atteindre son objectif d’« étouffer économiquement Ceuta et Melilla ».
Le 13 mars 2020, le Maroc fermait ses frontières avec l’Espagne à Ceuta et Melilla. Elles sont restées fermées depuis lors, à part quelques autorisations spéciales pour procéder à des rapatriements de citoyens marocains bloqués dans les villes autonomes. Ainsi, après deux ans de fermeture due à la crise sanitaire, il est temps de reprendre une vie normale, estime le patronat de Melilla, précisant que si la frontière est restée fermée aussi longtemps, c’est à cause, non de la pandémie, mais du « contexte politique » marqué par la grave crise qui perdure entre le Maroc et l’Espagne, provoquée par l’arrivée du chef du Polisario, Brahim Ghali, en Espagne.
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Pour preuve, le président Alcoba rappelle que l’ambassadrice du Maroc à Madrid, Fatima Benyaich, rappelée depuis mai pour des consultations à Rabat, n’a toujours pas rejoint son poste. La position de l’Espagne qui ne reconnaît pas la marocanité du Sahara, est aussi une cause principale de la crise entre les deux pays, souligne-t-il, précisant par ailleurs que le Maroc avait commencé par « étouffer » Ceuta et Melilla bien avant la crise. À ce propos, il évoque la fermeture des douanes commerciales à Melilla en août 2018, et la fin de la contrebande à Ceuta en novembre 2019. La crise sanitaire, survenue en mars 2020, n’a été que la goutte d’eau de trop, analyse-t-il.
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Toutefois, la situation sanitaire s’est déjà presque « normalisée » dans le monde et la plupart des pays ont déjà rouvert leurs frontières, insiste Alcoba. La fermeture de la frontière à Melilla a durement affecté les relations commerciales de la ville autonome avec les régions limitrophes, assure-t-il, ajoutant que plusieurs hommes d’affaires ont cessé leurs activités et d’autres ont dû quitter la ville pour s’installer à Malaga et à Almeria d’où elles importent par voie maritime vers le Maroc. « La situation est économiquement difficile, mais elle est bien pire pour ceux qui vivent à la frontière au Maroc, car ils n’ont pas d’autre alternative », a déploré le président du patronat, appelant à la normalisation des relations entre l’Espagne et le Maroc.
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Pour le moment, il n’y a aucune perspective de réouverture des frontières, mais avec les récents assauts à Melilla, l’heure est plus au contrôle et à la défense de la frontière Beni-Enzar, a déclaré Alcoba. De même, il a milité pour la réouverture des douanes commerciales et un meilleur contrôle des entrées et des sorties en cas de réouverture des frontières.
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