« J’étais fatigué par l’inexistence de la liberté religieuse au Maroc », répond François, lorsque sur l’émission « Le droit en débat » de Radio Alsace, on lui pose la question de connaître les raisons pour lesquelles, un étudiant en droit, qui a étudié le droit musulman au Maroc, en vient à tout mettre entre parenthèse pour une vie spirituelle qu’il ne connait que partiellement.
François dit être prêt à témoigner pour le Christ, et n’en éprouve aucune honte. Pour lui, rien ne pourrait l’empêcher de porter haut et fort son alliance avec le Seigneur. Un témoignage assez délicat en raison de la fracture que sa démarche a engendrée avec ses proches, sa communauté, son pays. Mais il s’est préparé et se dit « prêt à supporter l’éloignement, la rupture, le bannissement », si c’est le prix à payer pour vivre en harmonie avec sa foi.
Pendant des années, François confie avoir eu l’impression de vivre dans le mensonge, de faire semblant de confesser une foi qui pour lui n’était que de surface et dont il rêvait de s’affranchir. « Je percevais une frustration en moi mais que je gardais secrète, je ne pouvais pas la révéler à mes proches. Je ressentais de la peur et une profonde culpabilité à l’idée de vouloir m’éloigner de l’islam ». Un rejet intérieur de l’islam dont il connait assez bien les conséquences s’il en venait à l’extérioriser au Maroc, un pays ou l’islam est Religion d’État. Bien que le risque était grand, il est convaincu de n’avoir plus rien à faire avec l’éducation religieuse qu’il a reçue dès sa plus tendre enfance « Dans l’islam, on tentait de me convaincre avec force à des choses auxquelles je ne croyais pas. Je n’avais pas cette liberté que j’ai ressentie avec le Christ ».
Une chose est d’être attiré par le Christ, une autre est de franchir le seuil de l’Église. En France, la peur de créer des conflits inter communautaires a empêché pendant un certain temps François d’accomplir son rêve de devenir catholique. Bien de prêtres ont refusé d’accéder à son vœu de baptême. Mais il finira par en trouver, tellement sa détermination à embrasser le catholicisme était grand. Il a donc été baptisé dans le secret, loin des regards, si ce n’est celui de Dieu et du prêtre qui a décidé de l’accompagner dans cette mission d’évangélisation.
En recevant le baptême, le Marocain sait qu’il a emprunté une voie sans possibilité de revenir sur ses pas. Il vient ainsi de renoncer à la vie qu’il avait, à sa famille, à ses proches, et dans une certaine mesure à son pays, le Maroc.