Aider leurs familles au Maroc, le rêve des mineurs devenus majeurs en Espagne

6 juin 2022 - 08h20 - Espagne - Ecrit par : P. A

Trouver un travail pour s’intégrer dans la société et envoyer de l’argent à leurs familles au Maroc. C’est le rêve de la plupart des anciens migrants mineurs devenus majeurs en Espagne.

« Si je travaille, je pourrai envoyer cinq ou six euros à ma famille. Même si c’est peu, ils en ont plus besoin que moi », a déclaré à Heraldo, Salahdin El Ayoubi, un ancien mineur aujourd’hui âgé de 21 ans. Il avait quitté le Maroc à l’âge de 14 ans et à son arrivée en Espagne, a été placé dans un centre pour mineurs où il a séjourné jusqu’à l’âge de 18 ans. Il avait fui les conditions de vie difficiles dans le royaume pour se construire un meilleur avenir en Espagne.

Comme lui, Abdelghani El Hand, 21 ans, originaire de Nador, n’a qu’un objectif : avoir un travail et s’intégrer dans la société pour offrir une vie meilleure à sa famille. Passionné de sport, El Hand a quitté le Maroc pour devenir un footballeur professionnel. Un rêve qui s’est brisé dès son arrivée en Espagne et il s’est retrouvé dans un centre pour mineurs.

À lire : Exemples d’intégration réussie de mineurs marocains en Espagne

Depuis la fin de l’année dernière, le gouvernement espagnol a mis en œuvre une réforme du règlement sur l’immigration, facilitant l’obtention des permis de séjour et de travail à ces mineurs qui sont appelés à quitter les centres de mineurs à la majorité et à s’insérer dans la vie active. Ces permis de travail et de séjour ont une durée de deux ans et peuvent être renouvelés si la demande est faite un an avant l’échéance.

« C’est beaucoup de pression pour ces jeunes » qui cherchent à aider leurs familles et se construire un meilleur avenir en Espagne, explique-t-on du côté de Málaga Acoge qui les prend en charge et les forme en hôtellerie, tourisme, restauration, mécanique, etc., jusqu’à la majorité. Ils doivent d’abord surmonter le premier obstacle, la langue, et ensuite faire face aux difficultés pour trouver du travail car, ils n’ont généralement pas de diplômes universitaires.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - Espagne - Enfant

Aller plus loin

Un ex-mineur marocain, acteur principal dans un court-métrage sur la situation des migrants en Espagne

Hassan El Boujaddaini, ancien migrant mineur, joue le rôle principal dans le court métrage « Todo va bien », un film qui raconte la réalité des migrants mineurs en Espagne et...

En Espagne, la main-d’œuvre marocaine s’impose dans l’hôtellerie

Certains restaurants et établissements hôteliers en Espagne ont recours à la main d’œuvre marocaine sur place. Il s’agit notamment des migrants mineurs marocains devenus majeurs...

Plus de 300 mineurs marocains « oubliés » dans les centres de Sebta

Mohamed C. fait partie des 1 356 mineurs marocains arrivés à Ceuta en mai 2021. Il est l’un des rares chanceux qui ont réussi à rejoindre la péninsule. Plus de 300 mineurs...

Le diplôme comme clé de la réussite pour un jeune Marocain en Espagne

Un jeune marocain de 22 ans qui avait abandonné ses études depuis le primaire, a dû reprendre les cours en Espagne pour avoir plus d’opportunités sur le marché du travail.

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

Le séisme survenu dans la province d’Al Haouz vendredi 8 septembre pourrait entrainer une multiplication des mariages de mineures, craignent les femmes sinistrées dormant désormais avec leurs filles sous des tentes dans des camps.

Vers une révolution des droits des femmes au Maroc ?

Le gouvernement marocain s’apprête à modifier le Code de la famille ou Moudawana pour promouvoir une égalité entre l’homme et la femme et davantage garantir les droits des femmes et des enfants.

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

Quand la rentrée scolaire pousse les Marocains à l’endettement

L’approche de la rentrée scolaire et la fin des vacances d’été riment souvent avec le recours aux prêts bancaires devant permettre aux parents marocains de subvenir aux besoins de leurs enfants. Et, les banques se livrent une concurrence très forte.

Au Maroc, les élèves fêtent la fin d’année scolaire en déchirant leurs cahiers

Au Maroc, des scènes des élèves déchirant leurs cahiers et livres pour annoncer la fin de l’année scolaire, se sont reproduites.

Maroc : des centres pour former les futurs mariés

Aawatif Hayar, la ministre de la Solidarité, de l’intégration sociale et de la famille, a annoncé vendredi le lancement, sur l’ensemble du territoire du royaume, de 120 centres « Jisr » dédiés à la formation des futurs mariés sur la gestion de la...

Tourisme au Maroc : une saison estivale en demi-teinte

À l’heure où les Marocains résidant à l’étranger (MRE) retournent dans leurs pays d’accueil, les familles marocaines rejoignent leurs villes de résidence, pour préparer la rentrée scolaire de leurs enfants, les professionnels du tourisme font le bilan...

Un réseau familial marocain démantelé dans le Lot-et-Garonne

Les gendarmes de la Brigade de recherches de Bouliac ont démantelé un réseau d’exploitation d’ouvriers agricoles. Six personnes ont été mises en examen jeudi 12 décembre, dont un couple de Marocains placé en détention provisoire.

Ouverture exceptionnelle de la frontière entre le Maroc et l’Algérie

La frontière entre l’Algérie et le Maroc a été exceptionnellement ouverte cette semaine pour permettre de rapatrier le corps d’un jeune migrant marocain de 28 ans, décédé par noyade en Algérie.

Au Maroc, le mariage des mineures persiste malgré la loi

Le mariage des mineures prend des proportions alarmantes au Maroc. En 2021, 19 000 cas ont été enregistrés, contre 12 000 l’année précédente.