La Nouvelle-Zélande a « le devoir » de soutenir sa communauté musulmane

La Nouvelle-Zélande a une nouvelle fois rendu hommage aux personnes tuées lors des attaques des mosquées de Christchurch. Samedi, au cours de la cérémonie marquant les deux ans de cette tragédie, la première ministre néo-zélandaise Jacinda Ardern a déclaré que le pays avait « le devoir » de soutenir sa communauté musulmane.

La cérémonie a eu lieu avec un dispositif sécuritaire très renforcé. Des centaines de personnes y ont pris part, pour se souvenir des 51 personnes tuées et des dizaines autres blessées par un tireur lourdement armé qui avait ouvert le feu dans deux mosquées le 15 mars 2019. Temel Atacocugu, touché neuf fois au visage, aux bras et aux jambes, a pleuré en se rappelant les faits ce jour-là. Il se rappelle de Mucaad Ibrahim, tombé sous les balles du tireur et qui a succombé à ses blessures à l’hôpital.

Au nombre de ceux qui ont perdu leurs proches, il y a Kiran Munir, dont le mari, Shaheed Haroon Mahmood, a été tué. Elle a déclaré pendant la cérémonie que la meilleure vengeance était de « ne pas être comme l’ennemi. Nous apprenons à nous relever avec dignité et à aller de l’avant du mieux que nous pouvons ». Les participants à cette cérémonie ont salué Jacinda Ardern, pour la compassion dont elle a fait preuve à l’égard des survivants et des familles des victimes de la fusillade et pour sa décision rapide de renforcer le contrôle des armes à feu en Nouvelle-Zélande, rapporte l’AFP.

Lors de la cérémonie commémorative, il a déclaré que les mots, « malgré leur pouvoir de guérison », ne changeraient jamais ce qui s’est passé.« Des hommes, des femmes et des enfants ont été pris dans un acte de terreur. Les mots n’effaceront pas la peur qui s’est abattue sur la communauté musulmane », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que l’héritage devrait en être « une nation plus inclusive, une nation qui est fière de sa diversité, qui la chérit et qui, quand c’est nécessaire, la défend avec acharnement ».

Le tireur, un suprémaciste blanc autoproclamé, avait été arrêté quelques minutes après les attaques contre la mosquée d’Al Noor et le centre islamique de Linwood. Il a plaidé coupable de 51 chefs d’accusation de meurtre, 40 de tentative de meurtre et un de terrorisme, et a été condamné en 2020, à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle.

Depuis ces attaques, la vigilance est de mise et la sécurité un peu plus renforcée. La semaine dernière, un homme de 27 ans a été arrêté par la police à Christchurch et inculpé pour des menaces de mort visant les deux mêmes mosquées.