Paris  : un enfant meurt sur sa trottinette, la famille dénonce des zones d’ombre

La famille d’Omar, l’enfant de 3 ans mort écrasé sous un camion poubelle à Paris, se constitue partie civile. Elle espère que l’enquête, désormais menée par le service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police sous la direction d’un juge d’instruction, permettra d’éclaircir cette affaire.

Les parents d’Omar n’arrivent pas à faire le deuil de leur enfant de 3 ans. Vendredi, ils se sont constitués partie civile. « Mes clients n’espèrent rien d’autre que la vérité concernant la chronologie de ce drame », explique Ilyacine Maallaoui, l’avocat de la famille. Celle-ci espère que l’enquête, désormais menée par le service de traitement judiciaire des accidents de la préfecture de police sous la direction d’un juge d’instruction, permettra d’éclaircir cette affaire. « Pour l’heure, ils doivent composer avec ce vide immense laissé par la perte de leur enfant. Un décès dans des circonstances qui se passent de mots, une heure trente d’agonie sous les roues d’un camion poubelle », développe Maallaoui.

Le drame est survenu dimanche 20 juillet vers 18 heures dans le XIIᵉ arrondissement de Paris, rue Claude-Decaen et a touché Omar et sa tante de 22 ans. Ils venaient de quitter le domicile de la grand-mère de l’enfant de 3 ans pour rentrer chez eux. Le garçonnet circulait sur sa trottinette. Alors qu’il traversait sur un passage piéton, il a été percuté par un camion poubelle. La jeune femme qui accompagnait l’enfant aurait hurlé pour tenter d’alerter le conducteur, rapporte Le Parisien, ajoutant qu’il « aura fallu près d’une heure et demie aux pompiers pour dégager le pied du petit Omar, coincé sous le camion. » Après son admission en urgence à l’hôpital Robert-Debré (XIXe), Omar succombe à ses blessures vers 20h30.

Sa tante s’en sort avec quelques blessures. Elle doit d’ailleurs se rendre cette semaine aux urgences médico-légales pour effectuer des examens. « Quand on me raconte la scène, je me dis : comment le chauffeur n’a-t-il pas pu les voir ? », confiait la mère d’Omar au lendemain du drame. Les habitants du quartier ont eux évoqué la dangerosité du lieu de l’accident. « Le carrefour est mal disposé. Le passage piéton est mal fichu, confiait Christophe, buraliste dont le commerce qui se trouve à quelques mètres du lieu du drame. Avant, les camions poubelles ne passaient pas dans cette petite rue étroite. »

Après l’accident, le conducteur du camion, un homme proche de la retraite, a été arrêté puis mis en examen pour homicide routier – terme qui a remplacé l’homicide involontaire selon la loi adoptée début juillet 2025. L’information judiciaire porte également sur des faits de « blessures routières avec incapacité n’excédant pas trois mois », concernant la tante d’Omar. L’auteur présumé de l’accident a été placé sous contrôle judiciaire avec interdiction de conduire, interdiction de contact avec la famille de la victime et obligation de soins. Les tests de dépistage d’alcool et de stupéfiants réalisés après l’accident se sont révélés négatifs.

Deux caméras de vidéosurveillance se trouvent au niveau de la rue, mais les images ne seraient pas exploitables à cause d’un arbre entravant la scène de l’accident. Sollicité par le journal français, la Ville de Paris, avait indiqué qu’elle « apporterait tout son appui aux autorités en charge de l’enquête » et qu’elle attendrait « les conclusions avant de déterminer si une éventuelle suspension doit être enclenchée ». Le conducteur impliqué « ne sera pas réaffecté à la conduite avant la fin de celle-ci », a également précisé la municipalité.

La famille ne réclame qu’une seule chose : justice pour Omar.