Rouen : peine confirmée pour le restaurateur marocain accusé « d’escalavage moderne »

17 janvier 2023 - 17h20 - France - Ecrit par : S.A

La cour d’appel de Rouen (Seine-Maritime) a condamné lundi 16 janvier le restaurateur marocain que cinq de ses anciens employés aussi de nationalité marocaine ont accusé de traite d’êtres humains à un an de prison, confirmant ainsi le jugement rendu en juillet 2021.

Après plusieurs audiences, le procès du restaurateur marocain de 62 ans, accusé de traite d’êtres humains s’est achevé. Le sexagénaire a écopé d’un an de prison ferme, des amendes de 36 000 euros, 6 000 euros pour trois des employés et 9 000 euros pour les deux autres, rapporte France Bleu Normandie. Un mandat d’arrêt a été délivré à l’encontre de cet ancien dirigeant d’une boulangerie à Rouen et de deux restaurants situés près d’Évreux. Qualifiant les anciens employés « d’esclaves modernes » du patron marocain, les juges avaient, en juillet 2021, condamné le patron marocain à un an de prison, mais sans mandat de dépôt.

À lire : Témoignage poignant d’une fille vendue pour partir sur un bateau à Tanger

Cette affaire a éclaté à la suite du dépôt d’une plainte par l’un des cinq employés âgés d’une soixantaine d’années – des Marocains sans papiers. Les faits se sont déroulés entre 2014 et 2016. Cuisinier au restaurant Au Palais du Maroc à Claville en 2015, M. B. a raconté son expérience avec son ancien patron qui l’avait recruté avec la promesse d’une régularisation de sa situation et d’un salaire.

À lire : Des Marocains réduits à l’esclavage à Rouen

« Un traitement différencié entre employés en situation régulière et irrégulière, des journées de travail de plus de 15 heures, un hébergement indigne, des rats et même une souris morte découverte au sol d’une chambre, l’accès à la douche une fois par semaine ‘parce que l’eau coûte cher’, des rémunérations – quand il y en a – bien inférieures à la charge de travail », a-t-on dénoncé.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Rouen - Prison - Esclavage moderne

Aller plus loin

Casablanca : un ancien parlementaire écope de 12 ans de prison ferme pour spoliation immobilière

Accusé de spoliation immobilière et de blanchiment d’argent, un ancien parlementaire a vu sa peine portée à 12 ans de prison ferme par la cour d’appel de Casablanca.

Le patron de Venum qualifié de « raciste » et « manager brutal »

Des salariés ont livré des témoignages pour le moins déroutants sur Franck Dupuis, le patron de la marque Venum. L’homme est accusé de racisme envers notamment les Maghrébins et...

Des Marocains réduits à l’esclavage à Rouen

Un patron marocain s’est absenté à son procès qui s’est ouvert lundi devant la chambre des appels correctionnels de la cour d’appel de Rouen lundi 7 novembre 2022. Cinq de ces...

« Sale arabes » : des Marocains victimes de racisme aux Chantiers de l’Atlantique

Des travailleurs détachés espagnols d’origine marocaine, péruvienne ou sénégalaise se disent victimes d’insultes racistes, de harcèlement, et d’humiliations aux Chantiers de...

Ces articles devraient vous intéresser :

Litige en copropriété au Maroc : la justice donne raison au résident

La justice marocaine a débouté un syndic de propriétaires qui demandait d’enjoindre un résident à s’acquitter de la somme de 5 700 dirhams correspondant aux cotisations mensuelles.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Gard : double meurtre, la perpétuité pour Mohammed Ouhaddou

La Cour d’Assises du Gard a reconnu Mohammed Ouhaddou, un maçon marocain de 38 ans coupable des meurtres de sa femme (26 ans) et de sa belle-sœur (39 ans) le 5 mai 2023 à Salles-du-Gardon près d’Alès dans le Gard.

Maroc : les chiffres alarmants sur la corruption des députés

Sur les 30 députés à la Chambre des représentants poursuivis ou condamnés pour des faits de corruption, de détournement de fonds publics ou d’abus de pouvoir, 16 proviennent de la majorité (RNI, PAM et l’Istiqlal). C’est le constat fait par Jeune Afrique.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Des Marocains célèbrent la fin des accords de pêche avec l’Europe

Sur Facebook, de nombreux internautes marocains et des spécialistes des relations maroco-européennes affichent leur satisfaction après la décision de la Cour de justice annulant les accords de pêche entre l’Union européenne (UE) et le Maroc.

Mohamed Ihattaren risque d’aller en prison

L’avocat de Mohamed Ihattaren, Hendriksen, confirme que le joueur d’origine marocaine est poursuivi en justice pour légère violence envers sa fiancée Yasmine Driouech en février dernier. La date de l’audience n’est pas encore connue.

Maroc : les fraudeurs fiscaux bientôt devant la justice

Au Maroc, les fraudeurs fiscaux présumés vont répondre de leurs actes. Les contrôleurs de l’administration fiscale ont transmis leurs dossiers à la justice aux fins de poursuite.

Interdiction du burkini : revers pour des maires français

Le tribunal administratif de Nice a donné raison à la Ligue des droits de l’Homme (LDH) qui a contesté deux arrêtés municipaux interdisant le port du burkini pendant l’été 2025.

Achraf Hakimi sort du silence et se défend

Achraf Hakimi s’est exprimé sur l’affaire de viol présumé dont il est accusé. Le latéral droit marocain du Paris Saint-Germain (PSG) continue de nier les faits survenus en février 2023.