Blé français ou russe : le Maroc hésite

25 août 2023 - 16h00 - Economie - Ecrit par : S.A

La France veut récupérer des marchés d’export en blé en renforçant ses exportations vers le Maroc et l’Algérie qui se tournent de plus en plus vers la Russie pour s’approvisionner.

La période de récoltes compliquée par de fortes pluies dans des régions comme Beauce, Grand Est et Centre n’a pas impacté négativement la production française de blé. Cette production devrait atteindre 34,8 millions de tonnes cette année, soit une hausse d’environ 3,3 % par rapport à 2022, fait savoir La Croix. Selon Alexandre Marie, analyste au cabinet de conseils Agritel, spécialiste dans les marchés agricoles, cela assure à la France de répondre à sa demande domestique de blé tendre, toujours en baisse en raison des prix à la consommation qui, eux, sont toujours hauts. Une partie de cette production (17 millions de tonnes) sera, elle, réservée à l’export.

À lire : Le Maroc va importer 2,5 millions de tonnes de blé

Autre point positif : le prix du blé français et celui du blé de la mer Noire tournaient autour de 245 dollars (226 €) la tonne en début de semaine. De quoi rendre à nouveau le blé français compétitif. « Cet écart, proche de zéro, s’explique aussi par une hausse du prix russe due à des tensions logistiques et à l’insécurité maritime en mer Noire, avance Alexandre Marie. Cela permet à la France de se relancer à la conquête de ses marchés traditionnels. » Notamment le Maroc et l’Algérie. Ces deux premiers acheteurs hors UE de la France ont récemment augmenté leur approvisionnement de blé en provenance de la Russie.

À lire :Blé tendre : le Maroc, 3ᵉ client hors UE de la France en mai

Cette année, la Russie a produit 87,5 millions de tonnes de blé, soit une diminution de 10 millions de tonnes de la récolte. Malgré cette baisse, elle conserve non seulement sa première place sur le marché mondial, mais elle a également augmenté ses exportations. Celles-ci devraient atteindre 49 millions de tonnes en 2023, soit 23 % du marché mondial. « Le monde a encore besoin de la production russe », rappelle l’expert d’Agritel.

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Sujets associés : France - Russie - Algérie - Exportations

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