Pourquoi les services secrets marocains suscitent-ils la jalousie ?

Les exploits réalisés par les services marocains sont légion. Grâce à la DGED (les renseignements extérieurs) marocaine dirigée par Mohammed Yassine Mansouri, civil dans un univers longtemps dominé par les militaires, condisciple du roi Mohammed VI au Collège royal, des forces armées nigériennes auraient, selon un communiqué officiel, exécuté Ibrahim Mamadou, le chef du mouvement islamiste Boko Haram sur l’île de Shilawa dans la région de Diffa.

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Après le réchauffement des relations entre Rabat et Paris, la France a sollicité l’aide du Maroc pour faire libérer le président Mohamed Bazoum, détenu à Niamey depuis son renversement en juillet 2023. La DGED était en pourparlers avec le Niger pour faire libérer le président Mohamed Bazoum, rapportait Africa Intelligence. Ce sujet était d’ailleurs au menu de la visite d’Emmanuel Macron à Rabat à l’automne dernier.

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De son côté, la DGST (les renseignements intérieurs), dirigée par Abdellatif Hammouchi, spécialiste des réseaux islamistes radicaux, a réussi à arrêter Félix Bingui alias « le Chat », l’un des plus grands narcotrafiquants marseillais, en mars 2024 à Casablanca et l’a livré à la France. S’appuyant sur les renseignements et l’accompagnement essentiel de la DGST marocaine, la garde civile espagnole a pu interpeller, en ce mois d’août, le remorqueur Sky White battant pavillon camerounais au large des îles Canaries avec trois tonnes de cocaïne à son bord.

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Au fil des ans, le Maroc est devenu un partenaire principal pour trouver des solutions dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité du Sahel. Outre le Niger, le Maroc entretient de bonnes relations avec le Burkina Faso et le Mali. Grâce à une intervention du roi Mohammed VI, le Maroc a obtenu en décembre 2024 la libération des quatre agents français de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), retenus depuis le 1ᵉʳ décembre 2023 par la junte au Burkina Faso, rapportait la MAP. Une demande que Paris avait formulée depuis plus d’un an sans obtenir gain de cause. Le Maroc s’impose ainsi là où la France recule.

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Alors que l’Algérie perd du terrain dans le Sahel, le Maroc avance ses pions. Mais l’influence marocaine commence à susciter des jalousies. « Depuis quelques semaines, des rumeurs se font entendre. Il y aurait au sein du Maroc une guerre « entre espions » opposant la DGED au pôle DGST/DGSN », croit savoir Causeur, soulignant que des services extérieurs cherchent à semer une guerre entre les services marocains. Existe-t-il vraiment une guerre entre les deux services marocains ? Début août, Mohammed Yassine Mansouri et Abdellatif Hammouchi ont ensemble participé à un séminaire de réflexion stratégique sur les menaces asymétriques visant à renforcer la liaison interservices dans la lutte contre les trafics transfrontaliers reliant le Sahel à l’Europe.