Akhannouch attaque, Benkirane contre-attaque

12 septembre 2022 - 23h00 - Maroc - Ecrit par : S.A

Abdelilah Benkirane, secrétaire général du PJD et ancien chef du gouvernement a réagi aux propos du président du RNI, Aziz Akhannouch, actuel chef du gouvernement qui a accusé son parti d’avoir fait de « l’obstruction au développement » pendant dix ans. Le parti islamiste avait géré le pouvoir de 2011 jusqu’à sa débâcle aux élections législatives de 2021.

« Il (Aziz Akhannouch, NDLR) a dit que rien n’a été fait en dix ans, mais je lui dis que si nous n’avions pas fait ce que nous avons fait, vous n’auriez rien pu faire aujourd’hui. C’est nous qui avons réformé la Caisse de compensation en matière de carburants pour que tu trouves aujourd’hui les fonds nécessaires pour faire face aux crises actuelles », a rétorqué Abdelilah Benkirane lors de son allocution samedi au Forum national des secrétaires régionaux et provinciaux du parti de la Lampe, tenu dans son siège central à Rabat.

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Il se montre plus dans l’attaque. « Le désordre qu’on a trouvé dans le pays et les grèves auxquelles on a mis fin, la réforme des retraites… Pourquoi tu as donc applaudi El Othmani si tu n’avais vraiment rien trouvé lorsque tu es venu pour diriger le gouvernement ? Quand tu étais ministre de l’Agriculture (pendant près de 14 ans, dont 10 sous des gouvernements conduits par le PJD), pourquoi tu ne disais rien ? », s’est interrogé l’ancien chef de gouvernement.

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Il accuse, à son tour, le successeur de Saâdeddine El Othmani d’un complot qui « a commencé lorsqu’il y avait un gouvernement au Maroc qui a fait bouger la vie politique ». « Celui qui a mené le complot contre le chef du gouvernement (ndlr, de l’époque), c’est celui qui dirige aujourd’hui le gouvernement, mais il n’avait pas l’audace pour le faire le premier jour », a poursuivi le patron des islamistes, prophétisant que Aziz Akhannouch « ne réussira pas dans ce complot ».

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« Je ne vais pas te demander de partir, mais je te demande juste d’avoir un peu de décence », a-t-il encore assuré, faisant savoir par ailleurs qu’il est intervenu en faveur de l’actuel chef du gouvernement lorsqu’il était aux affaires auprès du roi Mohammed VI, concernant la station de dessalement de Chtouka-Aït Baha.

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