Casablanca : les cafés et restaurants exemptés temporairement des taxes locales

17 octobre 2022 - 08h56 - Maroc - Ecrit par : G.A

Soulagement du côté des patrons de cafés et restaurants de la ville de Casablanca qui viennent de voir le vote de l’augmentation de la taxe sur l’occupation reporté par la municipalité.

Le vote de l’amendement et du complément de l’arrêté fiscal qui fixe les droits, taxes et redevances dus au budget de la Commune de Casablanca remis à plus tard. La situation économique critique du pays, marquée par une inflation galopante explique ce report. « Tripler le montant de la taxe sans se concerter avec les représentants du secteur, n’est pas une décision facile pour les professionnels. Certains doivent payer plus alors que d’autres, environ 80 % des restaurants et cafés de la ville, ne s’acquittent pas de leurs obligations fiscales », confie Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des propriétaires de cafés et des restaurants du Maroc.

À lire : Maroc : les restaurateurs dénoncent le payement des taxes locales

Calculée en fonction des zones (A, B, C), cette taxe qualifiée “d’injuste” par les professionnels du secteur varie actuellement entre 2 % et 10 % des recettes, hors TVA, réalisées par l’établissement. Le projet prévoit aussi de fixer la taxe sur les débits de boissons afin d’améliorer « les recettes de la commune tout en préservant les droits et protégeant les intérêts des contribuables », rapporte H24info.

À lire : Rabat : les professionnels des cafés et restaurants en colère

Pour Mohamed Abdel Fadl, secrétaire général de la Fédération marocaine des cafés et restaurants, ce n’est pas payer la taxe le problème, mais cela doit se faire dans les normes. « Nous ne sommes pas contre l’augmentation de la taxe. Mais celle-ci doit être justifiée et surtout discutée avec les parties concernées. Contrairement à l’impôt, la taxe est liée à une prestation de services spécifiques, rendus par le service public. Or, nous nous retrouvons à payer en plus des impôts et de la TVA, davantage de taxes contre lesquelles nous ne recevons aucune contrepartie », déplore-t-il.

À lire : Maroc : la TVA sur les cafés et musées entre en vigueur

Mais les autorités locales persistent sur le fait que l’occupation de l’espace public donne systématiquement lieu au paiement d’une taxe communale trimestrielle. À la place d’une multitude de taxes et d’impôts, Noureddine El Harrak propose la mise en place d’un impôt unique qui englobe tout. « Au lieu de taxer les professionnels sur le chiffre d’affaires brut réalisé par les sociétés, il serait plus judicieux de le faire en fonction des bénéfices de chacune d’elles et que la totalité des sociétés opérant dans le secteur même de manière informelle, soient assujetties aux mêmes taxes », conclut Mohamed Abdel Fadl.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Casablanca - Impôts - Associatif - Restauration

Aller plus loin

Cafés et restaurants de Rabat en grève contre les nouvelles taxes

En raison de l’augmentation des taxes sur les boissons non alcoolisées, ainsi que de la notification reçue de la mairie de Rabat de s’acquitter des taxes relatives à...

Restauration au Maroc : des faillites en série qui inquiètent

Au Maroc, les professionnels avancent plusieurs facteurs pour expliquer les faillites en série dans le secteur de la restauration.

Taxe musique et télévision : Les restaurateurs et cafetiers marocains se révoltent

En plein bras de fer avec le Bureau marocain du droit d’auteur (BMDA), les propriétaires de cafés et restaurants au Maroc ont décidé de porter l’affaire devant la justice. Ils...

Casablanca impose une taxe aux hôtels et snacks pour la collecte des ordures

Le Conseil communal de la ville de Casablanca a fixé une taxe que les hôtels et les snacks doivent payer pour la collecte des déchets qu’ils produisent au quotidien.

Ces articles devraient vous intéresser :

Marocains, n’oubliez pas de déclarer les revenus fonciers

Le dépôt de la déclaration de revenus fonciers soumis à l’impôt sur le revenu (IR) et le paiement dudit impôt, doivent être effectués au plus tard le 29 février, a prévenu la Direction générale des impôts (DGI).

Cafés et restaurants au Maroc : un secteur en danger de mort ?

Face à la fermeture de nombreux cafés et restaurants, les professionnels du secteur tirent la sonnette d’alarme. Ils ont saisi Younes Sekkouri, Ministre de l’Inclusion économique, de la Petite Entreprise, de l’Emploi et des Compétences, et exigent une...

Immobilier au Maroc : voici ce que rapportent les contrôles fiscaux

Les contrôles fiscaux effectués par la direction générale des impôts (DGI), sous l’égide du ministère de l’Économie et des Finances sur les promoteurs immobiliers au cours des trois dernières années (2020-2023) ont rapporté gros.

Les MRE invités à déclarer leurs biens à l’étranger

L’Office des changes a lancé une « mission de sensibilisation et de conscientisation au profit des banques étrangères », afin d’assurer la réussite de l’opération de régularisation automatique des biens et actifs des Marocains et des Marocains résidant...

Maroc : les agriculteurs rattrapés par l’impôt

Au Maroc, les petits agriculteurs exploitants agricoles exonérés d’impôts réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions de dirhams, doivent désormais remplir une déclaration de revenus, a récemment rappelé la Direction générale des impôts (DGI).

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).

Taxe sur terrains non bâtis au Maroc : le ministre de l’Intérieur durcit le ton

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a donné des instructions fermes aux gouverneurs des provinces et des préfectures aux fins d’enclencher les procédures de constatation, d’imposition et de recouvrement de la taxe sur les terrains urbains non...

Marocains, pensez à déclarer tous vos revenus avant la fin de l’année !

La direction générale des impôts lance un appel à l’endroit des contribuables (personnes physiques) qui ne déclarent pas tous leurs revenus, les invitant à régulariser leur situation fiscale dans les meilleurs délais.

Du changement pour le statut d’auto-entrepreneur au Maroc

Le statut d’auto-entrepreneur au Marocfait l’objet de débats au Parlement. En cause, l’équilibre fragile entre simplification administrative et lutte contre les dérives fiscales.

Jeux de hasard : un débat houleux au Maroc

Des députés ont exprimé leur inquiétude quant à l’imposition d’une taxe sur les jeux de hasard, craignant que cette mesure prévue dans le projet de loi de finances 2025 ne conduise à une légalisation de la pratique de ces jeux chez les mineurs, ainsi...