La crise économique guette le Maroc

26 août 2012 - 15h18 - Economie - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, aurait mal évalué l’ampleur de la crise économique dans laquelle se dépêtre le Maroc, car Abbas El Fassi et son gouvernement en auraient caché les signes annonciateurs.

L’indécision de Benkirane à ce jour, n’aurait d’égal que les déclarations contradictoires de ses ministres. Nizar Baraka, ministre de l’Economie et des Finances, a récemment brossé un tableau extrêmement pessimiste de l’économie nationale, mettant en garde contre la crise qui guette le Royaume.

Quelques jours plus tard, Idriss Azami Al Idrissi, ministre chargé du budget, rassurait l’opinion publique en affirmant qu’il n’y avait pas de crise au Maroc, mais plutôt une conjoncture difficile.

Devant le parlement, Nizar Baraka a à son tour affirmé que le taux de croissance ne dépasserait pas 3,4% en 2012, que le Produit Intérieur Brut agricole et non agricole est en chute libre, que les exportations de phosphate ont reculé de 9,1% et le tourisme de 1,6%.

Le taux de chômage est passé à 9,9% durant le premier trimestre de 2012, contre 9,1% au cours de la même période en 2011. Mieux encore, le déficit commercial a atteint 100 milliards de dirhams en six mois, en raison d’une facture énergétique de 49 milliards de dirhams en 2012.

Seuls les transferts des Marocains du monde en augmentation de 1,8% et les investissements étrangers en hausse de 6%, continuent à soutenir l’économie nationale d’après Nizar Baraka.

Des chiffres très décourageants qui n’inquiètent pourtant ni Benkirane, ni son ministre du Budget, lesquels affirment qu’il ne s’agit là que de difficultés conjoncturelles en rapport avec la crise en Europe. D’après Idriss Azami Al Idrissi le Maroc a su faire preuve d’intelligence en faisant appel à des financements extérieurs.

Entre le pessimisme de Baraka et l’optimisme d’Azami, les économistes marocains se réfèrent eux aux chiffres pour dresser leur constat.

"C’est vrai que le Maroc ne vit pas une situation catastrophique", preuve en est la ligne de précaution et de liquidité de 6,21 milliards de dollars, accordée au Maroc par le Fond Monétaire International expliquent les analystes, pour qui ce privilège renferme aussi des avertissements.

A fin juin 2012, le déficit budgétaire du Maroc a atteint 21,4 milliards de dirhams, contre 10,4 milliards au cours de la même période en 2011. Début août, la FAO avait également avertit le Maroc des risques de manifestations contre la faim, en raison de l’envolée brutale des prix des produits alimentaires de base.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Politique économique - PIB - Nizar Baraka - Caisse de compensation - Abdelilah Benkirane - Crise économique - Idriss Azami Al Idrissi - Ministère de l’Economie et des Finances

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : une taxe pour les plus riches

Le débat sur la taxation des plus riches refait surface au Maroc. Après un premier rejet, la Confédération démocratique du travail (CDT) relance l’idée d’une taxe sur la fortune à la Chambre des conseillers.

Infrastructures : Le Maroc met le paquet sur les routes

Le gouvernement marocain met le paquet sur le développement des infrastructures routières. En 2023, un budget de 3,2 milliards de dirhams a été alloué à la réalisation de plus de 750 km de routes. Ce vaste programme d’investissement vise à stimuler...

Homosexualité, adultère… au Maroc : la mis en garde d’Abdelilah Benkirane

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a vivement critiqué, jeudi, lors du 18ᵉ forum national de la jeunesse de son parti, les récentes déclarations du ministre de la Justice appelant à une...

Les confidences d’Abdelilah Benkirane sur le roi Mohammed VI

Le secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), Abdelilah Benkirane, a récemment confié avoir demandé à plusieurs reprises au roi Mohammed VI de le démettre de ses fonctions de Chef du gouvernement.

Le Maroc conserve sa note "BB+" avec une "perspective stable"

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a maintenu la note de la dette à long terme en devises du Maroc à BB+ avec une « perspective stable ».

Les Marocains paieront plus cher certains produits

En raison d’une décompensation annoncée, les prix de certains produits de grande consommation comme le gaz, la farine et le sucre reviendront plus cher aux consommateurs marocains.

Impôts : des procédures simplifiées pour les MRE

La simplification des procédures administratives pour les Marocains résidant à l’étranger (MRE) a permis à ces derniers de se mettre à jour vis-à-vis de l’administration fiscale, a déclaré Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des finances.

Le Maroc se met à la taxe carbone

Des experts livrent leurs réflexions sur l’impact que la mise en place de la taxe carbone pourrait avoir sur l’économie marocaine ainsi que l’industrie marocaine.

Maroc : la taxe carbone arrive

Le ministère de l’Économie et des finances en collaboration avec le ministère de la Transition énergétique et du développement durable et la Trésorerie Générale du royaume (TGR) prévoit de mettre en œuvre plusieurs réformes majeures consignées dans le...

Fitch Ratings note l’économie marocaine

Fitch Ratings, agence américaine de notation, a confirmé la note de défaut de l’émetteur à long terme du Maroc en devises étrangères (IDR) à ‘BB+’ avec perspectives stables.