Le débat sur la taxation des plus riches refait surface au Maroc. Après un premier rejet, la Confédération démocratique du travail (CDT) relance l’idée d’une taxe sur la fortune à la Chambre des conseillers.
Le Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, aurait mal évalué l’ampleur de la crise économique dans laquelle se dépêtre le Maroc, car Abbas El Fassi et son gouvernement en auraient caché les signes annonciateurs.
L’indécision de Benkirane à ce jour, n’aurait d’égal que les déclarations contradictoires de ses ministres. Nizar Baraka, ministre de l’Economie et des Finances, a récemment brossé un tableau extrêmement pessimiste de l’économie nationale, mettant en garde contre la crise qui guette le Royaume.
Quelques jours plus tard, Idriss Azami Al Idrissi, ministre chargé du budget, rassurait l’opinion publique en affirmant qu’il n’y avait pas de crise au Maroc, mais plutôt une conjoncture difficile.
Devant le parlement, Nizar Baraka a à son tour affirmé que le taux de croissance ne dépasserait pas 3,4% en 2012, que le Produit Intérieur Brut agricole et non agricole est en chute libre, que les exportations de phosphate ont reculé de 9,1% et le tourisme de 1,6%.
Le taux de chômage est passé à 9,9% durant le premier trimestre de 2012, contre 9,1% au cours de la même période en 2011. Mieux encore, le déficit commercial a atteint 100 milliards de dirhams en six mois, en raison d’une facture énergétique de 49 milliards de dirhams en 2012.
Seuls les transferts des Marocains du monde en augmentation de 1,8% et les investissements étrangers en hausse de 6%, continuent à soutenir l’économie nationale d’après Nizar Baraka.
Des chiffres très décourageants qui n’inquiètent pourtant ni Benkirane, ni son ministre du Budget, lesquels affirment qu’il ne s’agit là que de difficultés conjoncturelles en rapport avec la crise en Europe. D’après Idriss Azami Al Idrissi le Maroc a su faire preuve d’intelligence en faisant appel à des financements extérieurs.
Entre le pessimisme de Baraka et l’optimisme d’Azami, les économistes marocains se réfèrent eux aux chiffres pour dresser leur constat.
"C’est vrai que le Maroc ne vit pas une situation catastrophique", preuve en est la ligne de précaution et de liquidité de 6,21 milliards de dollars, accordée au Maroc par le Fond Monétaire International expliquent les analystes, pour qui ce privilège renferme aussi des avertissements.
A fin juin 2012, le déficit budgétaire du Maroc a atteint 21,4 milliards de dirhams, contre 10,4 milliards au cours de la même période en 2011. Début août, la FAO avait également avertit le Maroc des risques de manifestations contre la faim, en raison de l’envolée brutale des prix des produits alimentaires de base.
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