Le PJD va basculer dans l’opposition
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La déroute du Parti Justice et Développement (PJD) aux législatives du 8 septembre continuent de susciter des réactions de la part des analystes politiques. David Goeury, membre du laboratoire « Médiations – Sciences des lieux, sciences des liens » de Sorbonne Université, et de l’initiative Tafra, a décrypté le « crash » du PJD et la victoire écrasante du RNI.
Dans une interview accordée à Maroc Diplomatique, le géographe qui avait prédit une baisse du score électoral du PJD comprise entre 30 et 40 %, a fait observer que les résultats obtenus par le parti islamiste (12 sièges à la première chambre) ont été pire que ses prédictions, que certains qualifiaient déjà de trop pessimistes.
« Le PJD a subi un vote sanction impressionnant dans un contexte de mobilisation élargie. Outre les deux mandats à la tête du gouvernement, le parti paye surtout son incapacité à gérer les grandes villes marocaines depuis 2015. En revanche, le RNI réalise une percée remarquable en multipliant presque par trois son nombre d’élus à la chambre des représentants. Par ailleurs, sa victoire a été freinée par le nouveau quotient électoral », a relevé l’expert.
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Et d’expliquer que « le RNI tire profit d’une image renouvelée du fait de la gestion de la crise COVID par ses ministres, d’une campagne électorale très intense sur le terrain et sur les réseaux sociaux. Enfin, il n’y a pas eu d’émiettement accru de la chambre des représentants, les électeurs privilégiant massivement les grands partis politiques ».
S’exprimant sur les alliances possibles pour former la majorité gouvernementale, il a rappelé que le RNI s’est déjà allié à l’Istiqlal et à l’USFP lors des élections professionnelles du mois d’août. Il est par ailleurs très proche de l’UC. Il peut donc constituer un gouvernement resserré avec ces alliés en s’assurant une majorité confortable. La question est de savoir si le PAM restera dans l’opposition, a-t-il souligné.
S’agissant du taux de participation, David Goeury a indiqué qu’il traduit un engouement pour ces élections même si le nombre d’électeurs reste très en deçà de la mobilisation exceptionnelle de l’année 1997. Pour les partis politiques arrivés en tête, c’est une victoire, car cela conforte leur légitimité.
Cependant, il faut rester prudent, car seul un Marocain sur 3 en âge de voter s’est déplacé le 8 septembre. Le pays reste marqué par une abstention massive notamment chez les jeunes puisque seulement 33 % des 18-24 ans sont inscrits sur les listes électorales, a-t-il expliqué.
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