
Vie et parcours du narco-trafiquant marocain « El Nene »
Mohamed Taieb, surnommé El Nene, baron de la drogue assassiné en 2014 en Espagne et dont le corps n’a jamais été retrouvé, aura révolutionné le trafic de drogues dans le détroit.
Photo : Alain Roberge - La Presse
Aidé par le journaliste Vincent Larouche, le Marocain Ziad Arradi, condamné à l’emprisonnement à perpétuité pour le double meurtre du quartier Saint-Michel, survenu le 17 décembre 1995, puis réhabilité aujourd’hui, sort et réédite « Moi, Ziad, soldat des gangs de rue », une histoire de rédemption, un livre pour sensibiliser la jeunesse.
Ziad Arradi est né le 28 avril 1974 au Maroc. À l’âge de 2 ans, ses parents immigrent à Montréal. Le petit Ziad grandit sur le Plateau Mont-Royal, loin des gangs de rue de Saint-Michel et de Montréal-Nord. À 19 ans, sa vie prend un mauvais tournant. Il est impliqué dans une fusillade survenue dans le quartier Saint-Michel. Le bilan fait état de trois morts : Henri-Daniel Paul, 20 ans, et Wildrine Julien, 15 ans, enceinte de cinq mois et son bébé. Jugé coupable de ce double meurtre, le 15 mars 1998, il a été condamné à l’emprisonnement à perpétuité, sans possibilité de libération avant 25 ans.
Avec l’aide du journaliste Vincent Larouche, il écrit « Moi, Ziad, soldat des gangs de rue » en 2010. À 48 ans, il obtient une semi-liberté en 2022, après avoir passé 27 ans derrière les barreaux et séjourné à plusieurs reprises en centre jeunesse. À 51 ans, il est aujourd’hui un homme libre, mais surveillé. Il réédite « Moi, Ziad, soldat des gangs de rue » aux Éditions La Presse, toujours avec l’aide du même journaliste. Une nouvelle édition qui se justifie par la nécessité d’écrire le dernier chapitre ; celui de la réhabilitation. Autre justification : des enseignants et des intervenants en centres jeunesse en réclamaient de nouveaux exemplaires.
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Le quinquagénaire raconte non seulement son histoire à travers l’ouvrage, mais il essaie aussi de conscientiser les jeunes pour qu’ils n’empruntent pas le chemin du gangstérisme. « Je n’étais pas prédestiné à ce genre de vie, je ne viens pas d’un milieu défavorisé. Je veux dire aux jeunes que personne n’est à l’abri », dit-il dans une interview accordée à La Presse. Ziad exprime des regrets. « J’ai pensé au suicide, confie-t-il en entrevue. J’avais toutes les opportunités pour réussir et j’avais gâché ma vie. Je n’avais pas de manière d’arranger ça. J’avais fait une gaffe, je ne pouvais pas l’arranger, il n’y avait pas d’issue… »
L’ex-détenu essaie de reconstruire sa vie, évite surtout de retomber dans ce qu’il a toujours connu. « J’ai fait un X là-dessus. Retourner en prison, ce n’est plus une option. Je pensais finir mes jours là-bas. J’en suis sorti et je ne veux pas gâcher cette opportunité que la vie m’a donnée ».
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