Le Gazoduc Maroc-Nigeria se veut « être un catalyseur du développement économique régional. La vision qui le guide, socle de la collaboration entre les deux pays, sert de base à la volonté d’intégration dans ce Projet stratégique de l’ensemble des pays qui jalonnent le Gazoduc », a déclaré Amina Benkhadra dans une interview accordée au journal Le Matin, soulignant que le gaz naturel constitue une source d’énergie indispensable à tout mix énergétique en raison de sa flexibilité et de son intérêt pour accompagner les énergies renouvelables.
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Les bénéficiaires de ce projet sont nombreux. « À travers cette nouvelle infrastructure stratégique, plusieurs pays dont le Maroc bénéficieront de l’accès au gaz à partir des sources importantes du Nigeria, premier producteur et premières réserves du continent, mais aussi du Sénégal et de la Mauritanie qui ont fait récemment des découvertes importantes. […] En effet, les phases d’études initiales ont confirmé la viabilité économique du projet, qui prévoit de délivrer le gaz à un prix compétitif par rapport à celui du GNL ».
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Le projet suscite aussi bien de l’intérêt au sein de la CEDAO qu’en Europe. « Le directeur de l’énergie et des mines de la CEDEAO a déclaré que cette communauté était disposée à travailler de concert avec le Nigeria et le Maroc en émettant le souhait que le Gazoduc Nigeria-Maroc prenne en compte les projets à l’étude dans la sous-région pour développer des synergies faisant principalement référence au projet d’extension jusqu’à la Côte d’Ivoire et ensuite au Sénégal, du WAGP (West African Gas Pipeline) et à la mise en place d’une extension du réseau vers les pays enclavés Niger, Mali et Burkina Faso », fait savoir la responsable marocaine.
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Et d’ajouter : « Le financement est prévu à travers des partenariats public-privé (PPP). Les investisseurs sont de différents types : fonds souverains, États, sociétés pétrolières, opérateurs nationaux et internationaux, bailleurs de fonds et banques internationales et enfin l’Europe qui voit dans ce projet un moyen de diversifier ses approvisionnements. Il y a actuellement une fenêtre d’opportunité où nos partenaires européens, qui sont clés pour la viabilité économique du projet, ont besoin de cette infrastructure. Nous travaillons pour la saisir et pour cela, des contacts sont en cours afin de concrétiser les discussions ».