Le Maroc veut faire payer les géants du Web

24 octobre 2023 - 20h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Le gouvernement marocain est préoccupé par la réglementation fiscale des géants du numérique. Dans ce sens, il propose de nouvelles obligations fiscales dans le cadre du projet de loi de Finances (PLF) de l’exercice 2024.

S’inscrivant dans une tendance mondiale où de nombreux pays travaillent à adapter leurs réglementations fiscales pour tenir compte de l’économie numérique, le gouvernement marocain propose de nouvelles obligations fiscales pour les entreprises étrangères fournissant des services à distance afin de réguler les activités des géants du numérique tels qu’AWS (Amazon Web Services), Netflix et Airbnb, d’une part et d’assurer une contribution fiscale équitable, d’autre part, fait savoir Challenge. L’équipe dirigée par Aziz Akhannouch entend à travers ces nouvelles obligations fiscales renforcer la collecte des recettes fiscales au Maroc, ce qui contribuera à générer des revenus fiscaux supplémentaires pour le royaume. Autre avantage : favoriser une concurrence plus équitable entre les fournisseurs de services locaux et étrangers.

À lire : Maroc : allègement des mesures fiscales pour 2023

Quelles en sont les implications ? Désormais, il sera question pour les fournisseurs de services à distance non-résidents sans établissement au Maroc de s’enregistrer sur une plateforme électronique dédiée et d’obtenir un identifiant fiscal s’ils proposent des services dématérialisés à des clients marocains, selon les dispositions du projet de loi. Ils auront également pour obligation de soumettre chaque mois une déclaration de leur chiffre d’affaires réalisé au Maroc et de verser la taxe correspondante, sans possibilité de déduction fiscale. Aussi, devront-ils tenir un registre électronique des prestations fournies, à conserver pendant une période de dix ans.

À lire :Maroc : statut auto-entrepreneur ou fraude fiscale ?

Ces nouvelles obligations fiscales ne seront pas sans conséquences sur l’activité des fournisseurs de services à distance non-résidents. La collecte de la taxe sans possibilité de déduction fiscale peut entraîner l’augmentation des coûts pour ces fournisseurs. Leurs services reviendront, par conséquent, plus cher aux consommateurs marocains.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Gouvernement marocain - Loi de finances (PLF 2025 Maroc)

Aller plus loin

Maroc : statut auto-entrepreneur ou fraude fiscale ?

Les auto-entrepreneurs, statut lancé en 2015, sont peu nombreux à déclarer leurs chiffres d’affaires à la Direction des impôts. Une situation qui préoccupe les patrons marocains...

Le Maroc fait plier les géants du web

Les géants du web comme Netflix, Spotify, Amazon prime et d’autres applications de jeux en ligne vont être taxés au Maroc.

Casablanca : record des recettes fiscales en 2022

Sur l’ensemble de l’année 2022, les recettes fiscales de la ville de Casablanca ont fortement augmenté, atteignant 4,2 MMDH contre 3,6 milliards de DH, un an auparavant. Un record.

Maroc : allègement des mesures fiscales pour 2023

Le gouvernement marocain a décidé d’alléger une série de mesures fiscales consignées dans le projet de loi de finances 2023 qui fera l’objet d’examen et de vote à la Chambre des...

Ces articles devraient vous intéresser :

Les autorités marocaines traquent les influenceurs

Les autorités compétentes marocaines traquent les influenceurs qui transfèrent leurs revenus en cryptomonnaie, notamment des Bitcoins, pour échapper au fisc et à l’Office des changes.

Maroc : les duty free font leur révolution

Du changement en vue pour les magasins de vente sous douane, communément appelés « Duty free shops ». L’Administration des douanes et impôts indirects (ADII) et l’Office des changes ont fixé de nouvelles règles relatives à leur gestion et fonctionnement.

Maroc : derniers jours pour la régularisation fiscale des revenus

Les contribuables marocains souhaitant mettre en conformité leurs revenus déclarés n’ont plus que quelques jours pour déposer leurs demandes de régularisation.

Marocains, le temps presse pour la déclaration des avoirs à l’étranger

La régularisation des contribuables, ainsi que la déclaration des avoirs liquides détenus à l’étranger, touchent à sa fin. Ces deux opérations avaient été lancées par l’Office des changes et de la Direction générale des Impôts (DGI).

Les MRE très attendus cet été pour booster l’immobilier

Les initiatives gouvernementales et le retour massif des Marocains résidant à l’étranger (MRE) contribuent à la relance du marché de l’immobilier marocain.

Impôt sur le revenu au Maroc : des vraies baisses en 2025 ?

Le projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoit de réviser à la baisse le barème de l’impôt sur le revenu (IR). Une mesure qui ne devrait pas avoir d’impact significatif sur les salaires, à en croire les économistes.

Immobilier au Maroc : des changements pour la cession des biens

Au Maroc, l’administration fiscale a changé les modalités de cession des biens immeubles, afin d’augmenter les rentrées des taxes locales, parent pauvre des recettes du Trésor.

Maroc : les revenus d’Airbnb traqués

L’Office des changes vient de lancer une vaste opération d’audit visant les transferts financiers internationaux entre propriétaires et bénéficiaires des locations de biens immobiliers via Airbnb.

Bouteille de gaz au Maroc : le prix flambe à partir d’avril

Le compte à rebours est lancé. À partir du 1ᵉʳ avril 2024, les Marocains devront mettre la main à la poche pour se procurer une bouteille de gaz butane. Exit la subvention de l’État, le prix passera de 40 à 50 dirhams, actant la première étape d’une...

Maroc : la traque des avoirs cachés commence

L’administration fiscale marocaine va mener une opération de contrôle des avoirs dormant à domicile afin d’assurer une meilleure transparence financière et fiscale.