Maroc : l’huile d’olive devient un luxe

11 octobre 2023 - 22h00 - Economie - Ecrit par : S.A

Au Maroc, le prix de l’huile d’olive augmente fortement. En cause, la sécheresse et les vagues de grande chaleur qui ont touché la production de ce petit fruit indispensable aux saveurs des mets des Marocains.

« Cette année, l’olivier donne moins, et les étiquettes en portent la marque. Les olives noires oscillent désormais entre 30 et 40 dirhams le kilogramme. Celles cueillies à la main sur les branches se négocient, sortie ferme, entre 15 et 20 dirhams le kilogramme », explique à Le360 un commerçant local, qui s’approvisionne principalement à Chiadma, Sraghna, Taourirt et Guercif, précisant que les tarifs peuvent s’envoler jusqu’à 50 dirhams le kilogramme dans les supermarchés. « Ici, malgré tout, nous nous efforçons de ne pas dépasser la mesure », ajoute-t-il.

À lire : L’huile d’olive devient un luxe au Maroc

Même son de cloche chez un autre marchand. « Les prix ont pris de l’ampleur cette saison, bondissant parfois de 15 dirhams le kilogramme. Les olives noires, autrefois vendues entre 16 et 18 dirhams, sont désormais affichées à 35 dirhams. Les variétés vertes et rouges, elles, ont vu leur tarif presque doubler, passant de 15 à 32 dirhams le kilogramme ». À l’en croire, la flambée des prix de l’huile s’observe partout dans le royaume. « Il y a indéniablement une baisse de la production. Et ce n’est pas vraiment nouveau : les prix ont connu une hausse depuis deux ans déjà », renchérit un troisième vendeur.

À lire :Maroc : forte augmentation du prix de l’huile d’olive

Selon les arboriculteurs, la production d’huile d’olive devrait baisser jusqu’à 80 % cette année selon les exploitations agricoles dans les zones cultivées à El Kelâa des Sraghna, l’un des hauts lieux de cette culture, par rapport à la production de l’année dernière. « La hausse des températures a eu un impact négatif sur toute la filière oléicole. Le niveau d’eau dans les puits utilisés pour l’irrigation a aussi fortement reculé, explique un agriculteur interrogé par le même site. Nous avons dépensé beaucoup d’argent pour maintenir nos exploitations dans un état viable, mais le rendement sera malgré tout très faible ».

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