France/Mineurs étrangers : la consule du Maroc dénonce la stigmatisation de son pays

23 octobre 2020 - 10h40 - France - Ecrit par : J.K

Les mineurs étrangers sont les plus suspectés dans l’ampleur de la délinquance à Rennes et ailleurs. Le Président français veut que le Premier ministre accélère le dossier de leur expulsion. La consule du Maroc y voit "une stigmatisation" du Maroc.

La délinquance dans le centre de Rennes a augmenté de 30% cet été, comparativement à la même période en 2019, a indiqué le procureur de la République. Les mineurs et majeurs isolés venus du Maghreb, seraient les principaux acteurs de ces vols et violences.

C’est dans ce cadre que le député Florian Bachelier (LRM) avait annoncé le 25 août dernier au Télégramme, que la France se préoccupe d’abord du problème fondamental. " Il y a des discussions entre le président Macron et le roi du Maroc pour qu’un centre d’hébergement, de formation et de soins soit créé directement dans le Royaume et cofinancé par la France, afin de les prendre en charge dans leur pays", a-t-il fait savoir.

"Mineurs non accompagnés ne veut pas automatiquement dire mineurs marocains. Il y a stigmatisation", réplique Najoua El Berrak, consule du Maroc à Rennes, dénonçant le fait que le Maroc soit constamment visé pour ce problème. « Dans mon consulat, j’ai 75 000 Marocains inscrits. Des scientifiques, des professeurs... C’est frustrant de voir que, malgré toute cette matière grise, on ne me parle que d’une dizaine de personnes qui posent problème", s’exaspère-t-elle.

Et le parlementaire de continuer : "l’idée n’est absolument pas de stigmatiser qui que soit. (…) Il y a des vies en jeu ! L’enjeu consiste à trouver des solutions pour qu’en 2020, des hommes ne trafiquent pas la vie d’autres hommes".

Il faut noter que, les deux pays avaient commencé des échanges sur le sujet de la construction d’un centre depuis 2018. Avec la pression du Président français au vu du contexte actuel, les discussions ont repris. Le nouveau garde à Sceaux, Eric Dupont-Moretti, ancien avocat de Mohammed VI, est la principale personne sur le dossier avec ses collègues de la Santé et de l’intérieur, a précisé le journal.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Immigration clandestine - France - Terrorisme - Enfant - Jeunesse - Criminalité - Islamophobie - Plainte

Aller plus loin

Unicef France appelle au respect des droits des mineurs non accompagnés marocains

Unicef France émet des réserves sur la coopération franco-marocaine pour le retour des mineurs non accompagnés et se dit « extrêmement préoccupée par les impacts de cette...

La France veut créer des centres d’hébergement pour les mineurs au Maroc

Le Centre d’action sociale protestant (Casp) au secours des mineurs isolés à Paris. Ces enfants, majoritairement marocains, sont accusés d’agressions et de vols à répétition,...

Un accord France-Maroc sur les mineurs non-accompagnés

Un accord portant sur «  la protection des mineurs non accompagnés  » a été signé, ce lundi 7 décembre à Rabat, par les deux ministres de la Justice, Mohamed Benabdelkader et...

Mineur marocain en Espagne : "les gens me regardaient comme si j’étais un insecte"

Le témoignage d’un mineur marocain sur la chaîne de télévision publique espagnole, La 2, a ému la toile. Devant des milliers de téléspectateurs, le jeune Mohammed a relaté son...

Ces articles devraient vous intéresser :

Pufa, la "cocaïne des pauvres" qui déferle sur le Maroc

Pufa, la « cocaïne des pauvres » s’est installée progressivement dans toutes les régions du Maroc, menaçant la santé et la sécurité des jeunes. Le sujet est arrivé au Parlement.

Maroc : l’État «  adopte  » les enfants devenus orphelins après le séisme

Le Maroc va procéder au recensement de tous les enfants devenus orphelins après le séisme du 8 septembre et leur accorder le statut de « pupille de la nation ».

"L’boufa", la nouvelle menace pour la société marocaine

Le Maroc pourrait faire face à une grave crise sanitaire et à une augmentation des incidents de violence et de criminalité, en raison de la propagation rapide de la drogue «  l’boufa  » qui détruit les jeunes marocains en silence.

Maroc : risque d’augmentation des mariages de mineures après le séisme

Le séisme survenu dans la province d’Al Haouz vendredi 8 septembre pourrait entrainer une multiplication des mariages de mineures, craignent les femmes sinistrées dormant désormais avec leurs filles sous des tentes dans des camps.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.

Nord du Maroc : les gangs de retour sur les routes ?

Sur la toile, des activistes appellent les Marocains à faire preuve de vigilance lorsqu’ils circulent sur certaines routes du nord du Maroc.

Enfants de Dounia Batma : Mohamed Al Turk dénonce une exploitation sur les réseaux sociaux

Mohamed Al Turk, l’ex-mari de Dounia Batma actuellement en détention, reproche à la sœur de l’actrice marocaine, Ibtissam, de chercher à gagner la sympathie des Marocains en publiant des photos de leurs filles, Ghazal et Laila Rose, sur les réseaux...

L’opération discrète du Maroc pour libérer 39 Marocains en Birmanie

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, revient sur la libération des jeunes Marocains séquestrés et torturés par des réseaux criminels en Birmanie et en dévoile le nombre...

Une campagne pousse les jeunes Marocains à prier

De jeunes Marocains ont lancé une campagne numérique pour inciter leur génération à cultiver une vie de prière, soulignant l’importance de celle-ci dans la pratique de leur foi musulmane.

TikTok, vecteur de débauche au Maroc ?

De nombreux Marocains continuent d’appeler à l’interdiction de TikTok, dénonçant la publication par les jeunes de contenus violents ou à caractère sexuel sur cette application qui, selon eux, porte atteinte aux valeurs du royaume.