La police de Bruxelles Midi veut poursuivre les policières racistes

22 janvier 2021 - 18h30 - Belgique - Ecrit par : S.A

La police de Bruxelles Midi compte engager des poursuites judiciaires contre deux policières accusées de racisme.

Les faits remontent à 2018. Des vidéos filmées mettent en scène deux policières en uniforme à bord de leur véhicule de service de la zone Bruxelles Midi et qui circulaient dans des quartiers de Cureghem, à Anderlecht. Elles se trémoussaient sur un rythme de musique techno pendant un peu plus de deux minutes. Elles proféraient des insultes racistes : «  Macaques (…) Bande de grosses tapettes (…) Ça pue ici ». Un commissaire avait rédigé et transmis un rapport au chef de corps de la zone de police Bruxelles Midi d’alors après des dénonciations en interne, le 19 octobre 2018. Celui-ci avait suspendu provisoirement ces deux policières âgées d’une trentaine d’années avec une retenue sur salaire de 25 %, le 22 octobre 2018.

11 décembre 2020. Nouveau rebondissement. Dans une décision, le Conseil d’État a annulé la sanction disciplinaire lourde de rétrogradation pécuniaire pour l’une de ces deux policières – Cindy B. qui est toujours en fonction au sein de la zone de police Bruxelles Midi. Ses avocats Patricia Minsier, Nathan Mouraux et Marc Uyttendaele avaient saisi la juridiction. Les juges ont estimé que cette sanction aurait légalement dû être notifiée à Cindy B. dans un délai de 15 jours, soit le 24 mars 2019 au plus tard, et non le 28 mars 2019, soit quatre jours trop tard.

Aujourd’hui, la publication de certaines séquences vidéos et la pression politique peuvent donner lieu à des poursuites judiciaires. « Je vais aller en justice, au civil, parce que je n’accepte pas que l’image de ma zone de police soit cassée comme ça par le comportement d’une minorité de personnes qui n’ont pas leur place à la police », fait savoir au journal La Capitale, Jurgen De Landsheer, nouveau chef de corps de la police de Bruxelles Midi.

« Dans cette affaire, ce qui est tout aussi scandaleux que le traitement des propos racistes de ces policières, c’est le dessous des cartes : ce sont ces mêmes policières qui ont détruit la carrière de l’un de leurs supérieurs, un commissaire qui avait 38 ans de bons et loyaux services et qu’elles ont éhontément accusé d’être un soi-disant raciste et nazi ; alors qu’il ne l’était pas du tout et qu’elles ont en réalité mis dans sa bouche des propos qui sortaient de leurs propres bouches », s’indigne une source policière.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Belgique - Bruxelles - Droits et Justice - Racisme

Aller plus loin

Anderlecht : l’une des policières racistes sous protection

L’une des policières de la brigade canine filmée dans la vidéo raciste révélée par certains médias belges, est sous protection après que des photos et des papiers d’identité lui...

France / Racisme dans la police : un délégué syndical dénonce le phénomène

Une attitude de complicité passive de tous les actes racistes, voilà ce que pense Noam Anouar de l’administration policière. Selon le délégué du syndicat policier «  Vigi  », il...

Racisme : des sanctions disciplinaires pour des pompiers de Bruxelles

Le Service d’Incendie et d’Aide Médicale Urgente (SIAMU) veut ouvrir une procédure disciplinaire au sein des pompiers de Bruxelles. A l’origine de cette mesure, des propos...

Quand les colonnes de la police française « puent » racisme et violence

L’agression de Michel Zecler, comme à tant de nombreux policiers d’origine maghrébine et subsaharienne, met à nu quelques « brebis galeuses », tapies dans les colonnes de la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : les crimes financiers ont baissé de 47% en 2021

La lutte contre les crimes financiers et économiques au Maroc porte peu à peu ses fruits. En 2021, les affaires liées à ces délits ont fortement régressé de 47,30%, selon le rapport annuel de la présidence du parquet.

Les cafés et restaurants menacés de poursuites judiciaires

Face au refus de nombreux propriétaires de cafés et restaurants de payer les droits d’auteur pour l’exploitation d’œuvres littéraires et artistiques, l’association professionnelle entend saisir la justice.

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Deux fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone en prison

Accusés de détournement de fonds, deux anciens fonctionnaires du consulat du Maroc à Barcelone ont été placés en détention, mercredi, par le procureur général du Roi près du tribunal des crimes financiers de Rabat.

Redressement fiscal : Sound Energy fait appel

La compagnie gazière britannique Sound Energy annonce avoir fait appel devant le tribunal administratif, en vue de contester le redressement fiscal mené en 2020 par l’administration générale des Impôts, qui lui a réclamé 2,55 millions de dollars d’impôts.

Enfants hors mariage : « la fête d’une nuit est à payer pendant 21 ans »

Comme pour les couples mariés, les enfants nés hors mariage au Maroc seront pris en charge par les parents. Une disposition est prévue dans le nouveau Code pénal pour reconnaitre leur droit, a annoncé le ministre de la Justice Abdellatif Ouhabi.

Plaidoyer pour l’abolition de la peine de mort au Maroc

La lutte contre l’abolition de la peine capitale est toujours d’actualité au Maroc. En témoigne la récente participation des réseaux et militants marocains contre la peine de mort, à la 8ᵉ édition du congrès mondial qui s’est tenu à Berlin du 18 au 25...

Le chanteur Adil Miloudi recherché par la police

Le célèbre chanteur marocain Adil El Miloudi est sous le coup d’un mandat d’arrêt pour avoir, dans une vidéo, menacé des fonctionnaires de police.

Maroc : utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie

Le premier président de la Cour de cassation et président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), Mohamed Abdennabaoui, a mis en garde les présidents des tribunaux contre l’utilisation frauduleuse de l’autorisation de polygamie.

Corruption : Rachid M’barki reconnaît les faits

Après avoir juré, sous serment, en mars dernier devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, n’avoir jamais perçu de rémunération occulte en contrepartie de la diffusion d’informations erronées ou très orientées pour...