Dents cassées : un Marocain violemment agressé par un policier à Paris
Un jeune Marocain accuse un policier de l’avoir violemment agressé « sans aucune raison » à Paris. Il a porté plainte contre son agresseur présumé et réclame justice.
Le procès des trois policiers d’Agen soupçonnés d’avoir violenté un jeune Marocain lors de son interpellation et de son placement en garde à vue s’est ouvert jeudi 20 mai devant le tribunal judiciaire d’Auch. Le procureur de la République a requis des peines de trois à cinq mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer à titre temporaire pendant trois mois pour les mis en cause.
Trois policiers au tribunal pour violences présumées. Les faits remontent au mois d’août 2020. Un policier d’Agen aurait porté des coups à un jeune marocain de 20 ans devant la maison d’arrêt le 13 août. À la barre, le mis en cause reconnait « avoir eu un geste peu professionnel ». « Je l’ai repoussé, c’était une réaction instinctive. Nous ne sommes pas des robots et des machines. Il nous crachait dessus en nous disant qu’il allait nous transmettre le Covid », s’est-il défendu.
Une jeune femme a filmé la scène de la rue Montaigne avec son smartphone, rapporte La Dépêche du Midi. Cette vidéo de 29 secondes a été projetée à l’audience. « Tu as vu le coup de pied ! Je suis choquée », peut-on entendre. Les services du procureur de la République d’Agen ont saisi l’IGPN, et une enquête interne est menée. L’expertise a révélé que le policier a asséné un coup de pied à l’épaule et au visage de la victime. « Je ne voulais pas nuire à son intégrité physique », insiste le policier. J’ai tenté un balayage, mais j’étais déséquilibré. » « Pourtant sur la vidéo c’est très visible. Quand vous le frappez il est menotté et tenu par vos collègues », insiste aussi le tribunal.
Un soupçon de faux en écriture portant sur le procès-verbal d’interpellation rédigé par un autre policier au commissariat d’Agen est soulevé lors de l’audience. Le deuxième policier qui a comparu jeudi est l’auteur du premier procès-verbal. Les magistrats du tribunal gersois lui ont aussi reproché la rédaction de PV à géométrie variable. Le troisième fonctionnaire mis en cause devait également s’expliquer sur un PV litigieux mais également des violences présumées en cellule de garde à vue contre le jeune marocain interpellé la veille au soir. Il reconnait ces faits, mais pas le faux en écriture.
Le jeune marocain est en prison depuis novembre dernier et y restera jusqu’en mars 2022 pour des violences avec arme commises à Bordeaux, assorties à des outrages sur des policiers. Il a suivi l’audience en visioconférence depuis l’établissement pénitentiaire.
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