Prénoms interdits : des Marocains de l’étranger s’insurgent

24 septembre 2012 - 13h49 - Maroc - Ecrit par : Jalil Laaboudi

Au Maroc, l’Amazigh a été consacré langue officielle par la nouvelle Constitution. Pourtant de nombreux prénoms berbères continuent à être refusés par les bureaux d’Etat civil, qui prétextent une liste de prénoms interdits établie par le ministère de l’Intérieur.

Faouzi Mrabti, ouvrier marocain établi en Belgique cité par le quotidien Al Massae, n’a pas pu inscrire son fils prénommé "Mazilia", né à Anvers le 19 juillet dernier, au consulat du Maroc en Belgique. Pourtant le nouveau-né avait été enregistré sans problèmes auprès des autorités belges.

"Sifax", né le 10 août dernier, n’a lui non plus pas pu être enregistré par son père, un ouvrier marocain résidant en Espagne, au Consulat du Maroc à Barcelone.

A fin juillet dernier, six plaintes similaires ont été déposées auprès du "Réseau amazigh pour la citoyenneté", principalement par des Marocains résidant à l’étranger ayant choisi des prénoms berbères pour leurs enfants. De la même manière, beaucoup d’Amazighs au Maroc comme à l’étranger, n’ont pas pu déclarer leurs enfants auprès des services d’Etat civil marocains.

Le ministère de l’Intérieur dément depuis des années l’existence d’une liste de prénoms interdits établie par ses services. La subtilité est là puisqu’il s’agit officiellement d’une "liste de prénoms autorisés", établie en 1996 par Driss Basri, et annulée par Dahir en 2002. Sur le site du ministère dédiés aux consulats et ambassades, cette "Liste des prénoms approuvés par le Ministère de l’intérieur" est d’ailleurs mentionnée dans la procédure de déclaration de naissance.

• Voir les prénoms féminins autorisés au Maroc
• Voir les prénoms masculins autorisés au Maroc

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Amazigh - Administration - Ambassades et consulats - Immigration - Mohand Laenser - Liste des prénoms marocains - Constitution marocaine - Ministère de l’Intérieur (Maroc)

Ces articles devraient vous intéresser :

Maroc : moins de français dans les administrations

Les Marocains souffrent de la prédominance de la langue française dans les transactions informatiques des administrations marocaines. Tel est le constat fait par le groupe parlementaire du Rassemblement national des Indépendants (RNI), qui appelle la...

Taxe sur terrains non bâtis au Maroc : le ministre de l’Intérieur durcit le ton

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, a donné des instructions fermes aux gouverneurs des provinces et des préfectures aux fins d’enclencher les procédures de constatation, d’imposition et de recouvrement de la taxe sur les terrains urbains non...

Au Maroc, les agences de voyage en péril ?

Au Maroc, les inquiétudes sont de mise au sein des agences de voyage. En cause, la récente mise en conformité à la loi 11-16, encadrant l’exercice de cette activité.

Copropriétés au Maroc : les impayés qui ruinent l’immobilier

Au Maroc, la copropriété fait face à de graves difficultés, notamment le non-paiement des cotisations. De quoi impacter négativement le secteur de l’immobilier marocain.

Maroc : des aides publiques détournées

Malgré les efforts déployés par l’État, les détournements des aides publiques se multiplient au point d’aggraver les conditions de vie des couches sociales défavorisées.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Maroc : l’informel secoue les restaurants

Au Maroc, les restaurateurs ambulants disputent les parts de marché avec les restaurateurs formellement établis. Pour mettre fin à cette concurrence déloyale, les professionnels appellent à une réglementation claire pour soutenir le secteur de la...

Maroc : du nouveau pour l’impôt sur le revenu

Selon le projet de loi de finances 2025, le gouvernement prévoit d’augmenter de 30 000 à 40 000 dirhams la première tranche de revenu annuel exemptée d’impôt. Une mesure qui devrait permettre d’exonérer les revenus des salaires mensuels inférieurs à 6...

Cessions d’entreprises au Maroc : le fisc renforce son contrôle

La prolifération de cessions d’entreprises douteuses éveille les soupçons des services de contrôle central de la Direction générale des Impôts (DGI).