Tanger : Les bazaristes broient du noir

31 août 2020 - 12h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Tous les secteurs d’activités ont été durement impactés par la crise sanitaire actuelle et continuent d’en souffrir amèrement. À Tanger, les vendeurs d’articles artisanaux communément appelés bazaristes parlent de pertes très lourdes engendrées par une mévente jamais connue auparavant.

La levée du confinement avait laissé entrevoir une lueur d’espoir sur la reprise des activités. Mais la recrudescence des cas de contamination a entamé un durcissement des mesures. Certaines villes dont Tanger ont été isolées pour contenir la propagation du virus. Entre-temps prise d’assaut par les visiteurs, résidents ou non, l’ancienne Médina de Tanger semble avoir déjà vécu ses heures de gloire. Le monde fou qui se bouscule pour s’arracher des articles en guise de souvenirs a laissé place à la désolation, rapporte Al Bayane.

Les marchands restent stupéfaits par une crise hors du commun. Dans les colonnes d’ Al Bayane, beaucoup craignent que cette crise ne sonne le glas d’une activité pourtant intéressante. « C’est à cette période de l’année que nous réalisons notre plus grande part du chiffre d’affaires annuel. Mais l’été 2020 restera dans les annales comme celui de la disette », explique Aimane, un jeune bazariste. Il indique que non seulement les touristes sont absents, mais également les Marocains résidents à l’étranger (MRE) sont venus en nombre infime.

Pour avoir enregistré une hausse en nombre de cas confirmés ces dernières semaines, Tanger reste une destination contournée par bien de touristes. En plus de la mévente, certains doivent faire face à la dégradation de certains de leurs produits, à cause la fermeture prolongée des boutiques et commerces. C’est le cas de Fahd, un gérant de bazar spécialisé dans la vente de cuir. « Nous sommes doublement touchés. D’une part nous n’avons pas réalisé de rentrée d’argent et encore moins de bénéfice depuis plus de 5 mois maintenant, mais en plus de cela, nous avons perdu une partie de notre cuir, matière première de choix avec laquelle nous produisons des vestes de grande qualité », confie-t-il.

Selon son témoignage, les pertes varient d’un bazariste à un autre. Il affirme avoir essuyé 30 000 dirhams de perte, tandis que d’autres estiment avoir perdu plus que 100 000 dirhams. Ils espèrent que le gouvernement pourra les dédommager et leur permettre de compenser un peu les pertes qui sont énormes, précise la même source.

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