Torture et faux en écriture : le double procès d’un commissaire marocain

11 mai 2024 - 15h30 - Maroc - Ecrit par : S.A

Condamné par la chambre criminelle (1ᵉʳ degré) de Marrakech à trois ans de prison ferme et une amende de 100 000 dirhams, un commissaire de police continue d’affronter la justice.

Un commissaire de police judiciaire par intérim exerçant à Imintanout a écopé d’une peine de trois ans de prison et d’une amende de 100 000 dirhams le 10 janvier 2023 pour avoir torturé un suspect. Mais il fait toujours face à la justice, car le ministère public a fait appel de ce jugement. Son deuxième procès s’est ainsi ouvert en mars 2023 devant la chambre criminelle (2ᵉ degré) de Marrakech. Il lui est reproché d’avoir commis des violences à l’encontre d’un prévenu, dénoncées par un rapport du procureur du roi près le tribunal de première instance qui a constaté des traces sur son visage. Il est également poursuivi pour falsification de documents officiels.

Selon la version de la victime, le commissaire l’a torturée à l’aide d’une matraque électrique, rapporte le quotidien Assabah, ajoutant que le procureur général du roi près la cour d’appel de Marrakech a ouvert une enquête sur la base du rapport établi par le parquet d’Imintanout. Lors de son audition, la victime a confirmé avoir été exposée à des violences et des menaces de la part du commissaire de police et de ses collaborateurs lors de son placement en garde à vue. Celui-ci faisait suite à une plainte déposée contre lui par un commerçant de matériaux de construction. Le même commissaire a été condamné dans un autre dossier. Il a d’ailleurs été définitivement révoqué de ses fonctions au sein de la police judiciaire.

À lire :Marrakech : un commissaire condamné pour détournement et extorsion de fonds

Après le report de plusieurs audiences en raison des absences de l’accusé, le deuxième procès se poursuit devant la chambre criminelle (2è degré) de Marrakech. Mercredi, celle-ci a reporté au 5 juin prochain l’audience afin de permettre au ministère public de procéder à la convocation de deux témoins. Quatre témoins ont déjà livré leur version concernant la torture qu’aurait subie le plaignant.

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