Suite aux signalements contenant des informations précises sur l’exploitation de prétendus « investisseurs » étrangers par des membres d’un réseau, les éléments de contrôle relevant de l’Office des changes enquêtent sur les activités de sociétés – enregistrées au nom d’étrangers au Maroc, dont la majorité détient la nationalité française ou turque – impliquées dans le transfert illicite de fonds entre Tanger, Casablanca et El Jadida, principalement spécialisées dans l’import-export, le textile et l’habillement.
Les recherches s’avèrent fructueuses. Les sociétés et leurs gérants étrangers ont été identifiés grâce à une collaboration entre les inspecteurs de l’Office des Changes et les services compétents de l’Administration des douanes et impôts indirects et de la Direction générale des impôts, rapportent des sources à Hespress, précisant que le réseau a transféré des montants considérables au cours des trois dernières années. Auparavant, il veillait à régulariser la situation juridique des sociétés utilisées dans ses activités, en s’acquittant des arriérés de droits de douane et des obligations fiscales dans les délais légaux.
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Les inspecteurs de l’Office des changes ont, dans un premier temps, consacré une partie de leurs recherches à l’inventaire des opérations commerciales effectuées par les « sociétés étrangères » soupçonnées d’avoir été utilisées pour transférer des fonds, avant de s’arrêter sur des données relatives au transfert de montants importants issus des bénéfices des opérations d’exportation, au lieu de les rapatrier au Maroc, vers des comptes bancaires dans des paradis fiscaux à l’étranger, font savoir les mêmes sources.
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D’autres irrégularités ont été également découvertes : certaines sociétés sont impliquées dans le gonflement des factures d’importation, en collusion avec des exportateurs d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud, afin d’augmenter les montants des financements d’importations autorisés à être transférés sur les comptes des entités exportatrices à l’étranger, y compris les avances à l’importation plafonnées à 30 %, et de dissimuler la différence sur des comptes à l’étranger.