France - Maroc : la crise atteint le monde économique
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L’amitié entre la France et le Maroc connait des remous depuis plusieurs mois maintenant. La raison officieuse serait la réticence de la France à reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara, contrairement à l’Espagne.
En représailles, explique El Debate, le Maroc a engagé une campagne médiatique contre la France, et cherche maintenant à éradiquer l’usage du français dans la vie quotidienne marocaine, la deuxième langue la plus parlée dans le pays après l’arabe.
Traditionnellement, l’arabe et le français sont couramment utilisés dans les rues marocaines, dans les médias et même dans les écoles où l’élite marocaine est formée, écrit le journal. Mais, avec l’émergence des États-Unis comme principal allié du Maroc, une préférence pour l’anglais est désormais encouragée par le gouvernement, mettant à l’écart le français.
A lire : Le journal en anglais à la télévision marocaine
Le journal, citant un universitaire, a appelé à freiner l’« invasion de la langue française », décriée comme un « héritage du colonialisme », affirmant que l’usage du français entrave les droits des deux langues officielles du pays, l’arabe et l’Amazigh.
Au niveau de l’État, le ministère de l’Éducation marocain, dirigé par Chakib Benmoussa, a lancé un plan ambitieux pour généraliser l’anglais dans les écoles du pays d’ici 2025. Cela contraste fortement avec la réalité quotidienne où le français est couramment utilisé, y compris dans toutes les administrations publiques.
A lire : Le Maroc abandonne peu à peu le français pour l’anglais à l’école
Le rapport 2021 du British Council révèle que 40 % des Marocains estiment que l’anglais est la langue la plus importante à apprendre, contre seulement 10 % pour le français. De même, deux tiers pensent que l’anglais surpassera le français comme langue étrangère la plus importante dans les années à venir. L’anthropologue Mohamed Sghir Janjar a affirmé qu’une tendance “irréversible” a commencé, notant que « l’anglais est arrivé sans que nous nous en rendions compte ». Cette décision d’encourager l’usage de l’anglais, dénué du poids symbolique du colonialisme, est perçue comme une mesure « anti-française » et un signe de dédain supplémentaire envers la France, l’ancien allié du Maroc en Europe.
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