Les familles marocaines sous la menace d’expulsion à Melilla

29 juillet 2021 - 15h00 - Espagne - Ecrit par : P. A

Les familles marocaines en situation irrégulière à Melilla qui engagent des procédures administratives pour obtenir la carte d’identité pour leurs enfants mineurs ou demander leur scolarisation, risquent l’expulsion.

Deux familles marocaines résidant à Melilla risquent d’être expulsées vers le Maroc après un long parcours du combattant pour faire inscrire leurs enfants à l’école. Le même sort est réservé à plusieurs mères d’origine étrangère résidant à Valence qui ont mené les démarches pour obtenir les cartes d’identité à leurs enfants espagnols, fait savoir El Pais.

À lire : L’Espagne accélère les expulsions des migrants marocains

« Cette pratique constitue une violation des principes d’égalité et de sécurité juridique et viole le statut de la victime », estime le Médiateur, Francisco Fernández Marugán. Selon lui, cette manière de procéder est « injuste et préjudiciable » et pourrait avoir « un effet dissuasif » sur d’autres familles se trouvant dans une situation similaire.

Ceuta et Melilla sont les seuls territoires d’Espagne où les familles doivent présenter d’autres documents attestant de la résidence effective avant de bénéficier de l’assurance maladie ou de scolariser leurs enfants. « Il y a des familles qui luttent depuis des années pour la scolarisation de leurs enfants. Une fois qu’elles certifient (la résidence), on les convoque au poste de police, elles se présentent de bonne volonté et on enclenche la procédure pour leur expulsion. C’est une vengeance absolue infligée aux personnes les plus vulnérables », dénonce José Luis Candela, avocat spécialisé.

À lire : L’Espagne a commencé l’expulsion des immigrants illégaux marocains

Selon Jose Palazón, fondateur de l’Association pour les droits de l’enfant (Prodein) à Melilla, la situation des enfants nés à Melilla et qui sont empêchés d’aller à l’école constitue une violation des droits fondamentaux des mineurs, comme l’avait souligné à l’Espagne le Comité des droits de l’enfant des Nations unies. Aussi, l’expulsion en l’espèce, est doublée d’une interdiction d’entrée sur le territoire espagnol sur une période ne dépassant pas cinq ans, ce qui affecte sérieusement les familles résidant à Melilla, ville frontalière avec la ville de Nador.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Espagne - Droits et Justice - Famille - Melilla - Expulsion - Education - Enfant

Aller plus loin

Le gouvernement espagnol sous le feu des critiques après l’expulsion de mineurs marocains

José Luis Martinez-Almeida, maire de Madrid et porte-parole du Parti populaire (PP) espagnol a réagi à l’expulsion des mineurs de Sebta. Dans son viseur, le président du...

De hauts responsables expulsés de leurs villas à Harhoura

Une nouvelle opération d’expulsion d’anciens ambassadeurs et de hauts responsables de villas appartenant à autrui, a eu lieu la semaine dernière à Harhoura, près de Rabat.

La Cour européenne interdit l’expulsion de mineurs marocains

Depuis quelques semaines, les pays membres de l’Union européenne ont entamé l’expulsion des migrants clandestins et des mineurs non accompagnés en situation irrégulière sur leur...

L’Espagne commence l’expulsion de Marocains

Le gouvernement espagnol expulse des centaines d’immigrants des îles Canaries vers le Maroc. Presque tous les jours depuis trois semaines, 20 passagers au moins sont rapatriés...

Ces articles devraient vous intéresser :

L’affaire "Escobar du désert" : les dessous du détournement d’une villa

L’affaire « Escobar du désert » continue de livrer ses secrets. L’enquête en cours a révélé que Saïd Naciri, président du club sportif Wydad, et Abdenbi Bioui, président de la région de l’Oriental, en détention pour leurs liens présumés avec le...

Poupette Kenza : compte Instagram désactivé après des propos « antisémites »

L’influenceuse aux plus d’un million d’abonnés sur Instagram, Poupette Kenza, se retrouve au cœur d’une vive controverse après avoir tenu des propos jugés antisémites. Dans une story publiée le 15 mai 2024, elle affirmait sans équivoque son soutien à...

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Maroc : une école mise en vente avec ses élèves ?

Au Maroc, un agent immobilier se retrouve malgré lui au cœur d’une polémique après avoir publié une annonce de vente d’une école privée en incluant les élèves.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Corruption : des élus locaux pris la main dans le sac

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur, tente d’en finir avec la corruption et la dilapidation de deniers publics. Dans son viseur, une trentaine de présidents de commune et de grand élus dont il a transféré les dossiers devant l’agent judiciaire...

Maroc : indignation après l’assassinat d’une enseignante par un élève

Au Maroc, la Fédération nationale de l’enseignement (FNE, affiliée à l’Union marocaine du travail) appelle à une mobilisation forte et immédiate après l’agression violente d’une enseignante par un élève ayant entraîné la mort de celle-ci.

L’arabe obligatoire dans une école en Belgique

Un établissement catholique flamand propose un cours d’arabe obligatoire à ses élèves de dernière année, une initiative inédite en Belgique.

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Mariage des mineurs au Maroc : des chiffres qui font froid dans le dos

Au Maroc, le chemin vers l’éradication du mariage des mineurs reste encore long et parsemé d’embûches. De quoi inquiéter le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, qui plaide pour des mesures législatives plus strictes.