Maroc : un automobiliste en guerre contre Dacia

15 mars 2025 - 11h00 - Maroc - Ecrit par : Bladi.net

Un litige oppose I.B., habitant de Kénitra, à un distributeur Dacia concernant une Dacia Sandero Stepway achetée neuve. Une expertise judiciaire, ordonnée à la suite d’une plainte du propriétaire, révèle des défauts techniques qui remettent en question la conformité du véhicule.

L’acquisition du véhicule, pour un montant de 210 000 dirhams, remonte à quelques mois. Malgré la garantie, des problèmes techniques apparaissent rapidement. Le propriétaire signale notamment une première panne des amortisseurs une semaine après l’achat, suivie d’un déséquilibre du véhicule. À la suite de la plainte d’I.B., le tribunal de Kénitra ordonne une expertise judiciaire.

L’expertise, réalisée le 28 octobre 2024 en l’absence des représentants de Gharb Maâmoura Auto (convoqués selon la procédure), met en évidence plusieurs points. L’expert constate une usure prématurée des amortisseurs avant et arrière, suggérant un potentiel défaut de fabrication ou d’assemblage. Il relève aussi un tremblement anormal du moteur et un désalignement du châssis au niveau du capot et des phares. Le rapport précise l’incapacité de l’entreprise à résoudre ces anomalies après un séjour prolongé du véhicule en atelier.

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Face à ces constats, l’expert préconise une réparation complète ou un remplacement du véhicule par le concessionnaire. I.B., contacté par Al3omk, confirme les problèmes rencontrés et dénonce le refus de prise en charge des réparations ultérieures, ainsi que des difficultés de communication avec l’entreprise. Il affirme avoir été empêché d’accéder aux locaux du concessionnaire (constat d’huissier) et avoir adressé une mise en demeure restée sans effet. I.B. a également engagé une procédure contre Dacia (maison mère), qui déclare ne pas avoir été informée de l’affaire.

La version de Gharb Maâmoura Auto, recueillie par Al3omk, diffère. Le directeur réfute l’existence de défauts de fabrication. Il soutient que les problèmes constatés résultent d’un accident subi par le véhicule. Il évoque une première intervention sous garantie (remplacement des amortisseurs), mais souligne qu’une expertise ultérieure, réalisée par Renault à Casablanca (à la demande du plaignant), aurait révélé des traces d’impact sur les amortisseurs et une roue.

Le concessionnaire affirme détenir les preuves documentaires de la conformité du véhicule et de l’origine accidentelle des problèmes. Il indique que Renault est prêt à effectuer une contre-expertise. Le directeur précise que le client a refusé de faire intervenir son assurance et a perturbé le fonctionnement de l’entreprise, justifiant une interdiction d’accès aux locaux. Une offre de réparations à tarif réduit aurait été proposée.

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