Maroc : le gouvernement et les syndicats divisés sur la hausse des salaires

27 septembre 2022 - 07h00 - Maroc - Ecrit par : G.A

Fin de la lune de miel entre le gouvernement et les centrales syndicales. Si la première phase des négociations s’est déroulée dans une ambiance détendue, des discordes sont apparues au cours du deuxième round sur certaines questions essentielles comme la hausse des salaires ou encore le niveau de l’impôt sur le revenu (IR).

L’entente entre l’exécutif et les partenaires sociaux ne se fera que sur la mise en application de l’IR dès 2023. Pour les autres points inscrits sur la liste des revendications, le gouvernement ne serait pas sur la même longueur d’ondes que les partenaires sociaux, selon plusieurs responsables syndicaux. Les points de discorde concernent la hausse des salaires (non inscrite dans l’offre gouvernementale). De plus, le barème que propose le gouvernement en ce qui concerne l’IR est en dessous des attentes des centrales syndicales, rapporte Le Matin.

À lire :Maroc : la réforme de l’impôt sur le revenu sera effective en 2023

Selon le représentant de la Confédération démocratique du travail (CDT), la réunion de jeudi dernier avec Fouzi Lekjaa a été « une déception ». Khalihina El Garch confie que les travailleurs ne veulent pas d’un accord social qui ne prend pas en compte une hausse généralisée des salaires. « Nous avons été conviés à une réunion pour discuter de l’amélioration des revenus. Mais nous avons été surpris par l’attitude de Fouzi Lekjaâ qui n’a voulu discuter que d’un seul point, celui de la baisse de l’IR », a affirmé le syndicaliste.

À lire :Maroc : que sait-on de la réforme de l’Impôt sur le revenu ?

Pour le syndicaliste, « la hausse des salaires et la baisse de l’IR sont deux sujets à ne pas dissocier. Ils doivent être discutés dans un seul point ». Celui de l’amélioration des revenus et du renforcement du pouvoir d’achat. « Le gouvernement a aujourd’hui les moyens d’assurer une hausse des salaires, notamment avec la relance économique actuelle », a-t-il souligné.

À lire :Maroc : plus d’exonération totale de l’impôt sur le revenu pour les retraités

Revenant sur les détails de l’offre gouvernementale en ce qui concerne la baisse de l’IR, le syndicaliste a affirmé qu’il n’était pas normal aujourd’hui que « 73 % du Budget de l’État provienne de l’Impôt sur le revenu. Le temps est venu pour une réforme globale pour que la contribution des secteurs productifs au Budget de l’État soit plus importante », a affirmé le représentant de la CDT. Les prochaines rencontres entre les deux parties risquent d’être encore plus houleuses.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Impôts - Syndicat - Gouvernement marocain - Fouzi Lekjaa

Aller plus loin

Maroc : une nouvelle hausse des salaires en discussion

Une nouvelle hausse des salaires pour les fonctionnaires marocaines serait actuellement en discussion au sein du gouvernement. La nouvelle a été confirmée par le ministre de...

Maroc : une réforme de l’impôt sur le revenu proposée

Le Conseil économique social et environnemental (CESE) plaide pour que l’impôt sur le revenu (IR) soit plus progressif, notamment pour la tranche supérieure.

Augmentations de salaires au Maroc : deux milliards de dirhams en jeu

​Les négociations entre le gouvernement et les syndicats sur les augmentations de salaires et la révision du régime de l’impôt sur le revenu (IR) trébuchent encore. Entre la...

Maroc : augmentation des salaires des enseignants-chercheurs avant fin 2022

Le chef du gouvernement a fait part de son intention d’augmenter les salaires des enseignants-chercheurs avant la fin de 2022, et de signer un accord avec le syndicat avant la...

Ces articles devraient vous intéresser :

Coupe du monde 2030 : ce que prévoit le Maroc

Dans le cadre d’une candidature commune entre le Maroc, l’Espagne et le Portugal à la Coupe du monde 2030, le président du comité de candidature marocain, Faouzi Lekjaa, a exposé la vision du Royaume pour moderniser ses installations sportives et...

Maroc : des villageois lancent un appel au roi Mohammed VI

Les habitants d’un village touché par le puissant et dévastateur tremblement de terre, sont en colère contre le gouvernement à cause de l’aide d’urgence qu’ils affirment ne pas avoir encore reçu. Ils appellent le roi Mohammed VI au secours.

Hausse historique du prix du gaz au Maroc, une première en 30 ans

La bonbonne de gaz vendue au Maroc devrait voir son prix augmenter progressivement pendant trois ans, vient de révéler le Premier ministre Aziz Akhannouch.

Maroc : les démolitions sur les plages sont elles légales ?

Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur a été interpellé par Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti de la Justice et du Développement (PJD), sur le respect de la loi dans le processus de démolition de plusieurs résidences...

Walid Regragui solidaire avec Fouzi Lekjaa

Victime d’une campagne de haine menée sur les réseaux sociaux, le président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Fouzi Lekjaa peut compter sur le soutien de l’entraineur de l’équipe nationale, Walid Regragui.

Taxis contre Indrive : quand la rue marocaine devient un ring

La Coordination nationale et le Bureau régional de l’Organisation nationale pour les droits humains et la défense des libertés au Maroc appellent les autorités responsables du secteur des transports à trouver des solutions efficaces pour résoudre le...

Écoles privées au Maroc : hausse des frais et colère des parents

Des écoles privées ont décidé d’augmenter les frais de scolarité à la prochaine rentrée au grand dam des parents d’élèves. Préoccupée, une députée du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) appelle le gouvernement d’Aziz Akhannouch à agir pour empêcher...

La DGI aux trousses des auteurs de fausses factures

La direction générale des impôts (DGI) veut en finir avec la fraude à la fausse facture. Une pratique qui prend de l’ampleur et n’épargne aucun secteur d’activité ni région du pays.

Maroc : l’attestation qui plombe le marché de l’immobilier

Les nouvelles mesures concernant l’attestation fiscale, en vigueur depuis le 1ᵉʳ juillet dernier au Maroc, portent un sérieux coup de frein aux transactions immobilières, dénoncent les notaires.

Impôt sur le revenu au Maroc : des vraies baisses en 2025 ?

Le projet de loi de finances (PLF) 2025 prévoit de réviser à la baisse le barème de l’impôt sur le revenu (IR). Une mesure qui ne devrait pas avoir d’impact significatif sur les salaires, à en croire les économistes.