La relocalisation, une opportunité pour le Maroc

10 janvier 2021 - 18h00 - Economie - Ecrit par : J.K

Le mouvement actuel auquel adhèrent les chaînes de valeur industrielle, pourrait être bénéfique pour le Maroc. Dans une interview accordée à l’agence MAP, Amine Laghidi, président de l’association marocaine des exportateurs (Asmex) centre, aborde les enjeux de cette relocalisation et l’intérêt d’une co-industrialisation entre différentes économies et le Royaume.

La crise actuelle a prouvé l’importance de reconstruire les chaînes de valeurs mondiales de façon plus crédible, transparente et rapide. Ainsi, la relocalisation apporte un dénouement à la problématique actuelle qui consiste à conserver les chaînes de valeur compétitive dans un contexte de crise économique « caractérisé par une rareté des ressources qu’on doit optimiser », a indiqué Amine Laghidi, expert international en stratégie de développement et en diplomatie économique. Il s’agit aussi de « proposer des produits de qualité, de répondre à des enjeux stratégiques, à savoir la création d’emplois et de richesses, et d’assurer la mission principale de toute chaîne, celle de la continuité et non de la rupture ». Ainsi, la meilleure approche pour répondre à cette relocalisation serait de changer la notion d’une menace potentielle en une opportunité, d’où, le concept de co-industrialisation.

Citant quelques exemples de cette co-industrialisation au niveau du Maroc, M. Laghidi, a évoqué l’industrie pharmaceutique, l’industrie agroalimentaire, les industries électroniques, l’industrie aéronautique, autant de volets sur lesquels peuvent travailler ensemble le Maroc, l’Europe et l’Afrique, afin d’assurer une continuité de la chaîne de valeur et pour éviter à l’avenir les ruptures fatales observées au début de la pandémie et de construire une chaîne de valeur autonome entre le Maroc et l’Europe, ou le Maroc et l’Afrique, dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), sans écarter l’ouverture sur le transatlantique, l’Asie et le Moyen-Orient.

Par ailleurs, il s’agit d’une nouvelle opportunité pour le royaume d’attirer de nouveaux investisseurs, tout en offrant plus de proximité et en s’adaptant aux besoins du marché. La co-industrialisation facilitera également le transfert de tout ce qui était importé avec un temps de transport de plus de 15 jours et de le reproduire ensemble au Maroc avec d’autres pays partenaires. Sans oublier que le nouveau port de Dakhla et le port Tanger Med y joueront également leurs partitions, a souligné l’interviewé.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Coopération - Implantation - Tanger - Pêche - Agriculture - Accord de libre échange - Maritime - Emploi - Dakhla - Aéronautique - Portuaire - Industrie - Liaison maritime - Zone de libre échange africaine

Aller plus loin

Un reconfinement serait catastrophique pour l’économie marocaine

Aller à un reconfinement par ces temps de recrudescence de la crise, n’est pas envisageable. Ce serait dramatique pour l’économie marocaine, souligne Chakib Alj, président de...

L’offre alléchante du Maroc à l’Europe

Le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy assure que le Maroc pourrait être "une pièce importante" de la compétitivité et...

Automobile : le Maroc est-il concerné par le relocalisation souhaitée par la France ?

La relocalisation est la condition sine qua non pour que les constructeurs français reçoivent le soutien de l’État pour se relever suite à la pandémie du covid-19. Cette...

Le Maroc pourrait gagner gros dans les relocalisations d’importations en France

Les relocalisations d’importations en France pourraient être bénéfiques pour le Maroc. C’est ce qui ressort d’une rencontre co-organisée par Tanger Med Special Agency et l’ASMEX.

Ces articles devraient vous intéresser :

Tomate au Maroc : production en chute, prix en hausse

Les producteurs de tomates rondes au Maroc alertent sur une baisse significative de la production et une inflation des prix. Voici leur explication.

Auto-entrepreneur au Maroc : voici le guide fiscal 2024 (pdf)

La Direction générale des impôts (DGI) vient de publier un guide sur le régime fiscal de l’autoentrepreneur. Un document qui reprécise les conditions d’obtention de ce statut ainsi que les avantages fiscaux y afférents.

Bonne nouvelle pour les salariés marocains

Les salariés marocains peuvent se frotter les mains. Des mesures fiscales qui leur sont favorables sont consignées dans le projet de loi de finances (PLF-2025).

Les dattes algériennes dangereuses pour la santé ?

L’inquiétude enfle quant à la qualité des dattes algériennes importées au Maroc. Dr. Hassan Chtibi, président de l’Association de protection du consommateur, alerte sur les risques sanitaires liés à la consommation de ce produit prisé par les Marocains.

Maroc : Trop de centres commerciaux ?

Au Maroc, la multiplication des malls soulève des inquiétudes. Les fermetures de plusieurs franchises enregistrées ces derniers temps amènent à s’interroger sur la viabilité de ce modèle commercial.

Annulation des accords UE-Maroc : le Polisario jubile

Le Front Polisario a salué la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) annulant les accords de pêche entre l’UE et le Maroc, la considérant comme un « triomphe de la résistance ».

Maroc : la pastèque sacrifiée pour préserver l’eau ?

Des associations locales de la province d’Al Haouz ont sollicité Rachid Benchikhi, le gouverneur de la province, pour qu’il interdise la culture de pastèques et de melons.

Avocat : le Maroc a un redoutable concurrent

Les avocats produits au Maroc sont très prisés en Europe en raison de plusieurs avantages concurrentiels. Mais le royaume a désormais un redoutable concurrent.

Des ferries géants (GNV) pourraient bientôt desservir le Maroc

GNV vient de lancer la commande de quatre grands navires auprès du Chinois Guangzhou Shipyard International (GSI). Ils pourraient desservir le Maroc.

En fin de compte, les fonctionnaires marocains (très) bien payés

Le gouvernement marocain a revu à la hausse les salaires des fonctionnaires et agents de l’État. Younès Sekkouri, ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, est porteur de cette bonne nouvelle.