Espagne : le ministre de l’Intérieur contraint de s’expliquer sur l’expulsion des Marocains

16 août 2021 - 15h40 - Espagne - Ecrit par : P. A

Le ministre de l’Intérieur espagnol, Fernando Grande-Marlaska, donnant des explications sur le retour des mineurs au Maroc, a indiqué qu’il ne s’agit pas d’expulsion et que l’opération se déroule dans le respect des textes en vigueur.

« Ils voulaient rentrer dans leur pays », a déclaré ce lundi le ministre de l’Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, ajoutant que l’opération ne pose aucun problème juridique. « Il ne s’agit pas d’une expulsion. Le ministère de l’Intérieur ne fait qu’apporter son aide aux regroupements de mineurs pour procéder à leur rapatriement ou à leur retour assisté dans un cadre réglementaire », a-t-il expliqué.

À lire : Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

« C’est Ceuta qui est en charge de la tutelle de ces mineurs et c’est elle qui demande l’application de l’accord de 2007 pour le retour assisté et arrangé des mineurs avec les autorités, à l’exception des mineurs vulnérables. Cela demande de la prudence et de la transparence », a souligné Marlaska, rappelant que les retours s’effectuent depuis trois jours, « avec un effectif de 15 mineurs par jour, soit 45 au total ».

À lire : Mineurs : l’Espagne refile la patate chaude au Maroc

Le ministre de l’Intérieur soutient aussi que la sécurité des mineurs est assurée. « Leurs droits seront garantis dans leur environnement social, culturel et familial, par les autorités de Ceuta, les autorités marocaines et les organismes compétents en matière de protection de l’enfance », a précisé Marlaska, assurant qu’aucun mineur n’a été rapatrié par la force. « Les mineurs voulaient rentrer dans leur pays. L’intérêt supérieur du mineur est garanti. Ils sont tous entrés en mai. Ils n’ont aucune attache en Espagne », a-t-il clarifié.

À lire : Ceuta : des ONG dénoncent les retours de mineurs sans assistance juridique

« Toutes les institutions s’intéressent à l’intégrité du mineur. C’est ce qui nous importe, ce qui est pertinent et détermine notre façon d’agir. Nous prenons toutes les mesures appropriées. C’est un travail de trois mois. Ceuta a acquis la tutelle de tous les mineurs non accompagnés entrés irrégulièrement. Les mineurs sont séparés selon leur situation », a-t-il précisé, affirmant par ailleurs que le juge des mineurs était informé de l’opération.

Bladi.net Google News Suivez bladi.net sur Google News

Bladi.net sur WhatsApp Suivez bladi.net sur WhatsApp

Sujets associés : Droits et Justice - Ceuta (Sebta) - Enfant - Rapatriement

Aller plus loin

L’Espagne s’explique sur les retours de mineurs au Maroc

Les autorités espagnoles ont tenté mardi de justifier leur décision de rapatrier au Maroc les quelque 800 mineurs arrivés en masse à Ceuta en mai dernier. Plusieurs...

La justice espagnole ouvre une enquête sur le retour de mineurs au Maroc

Le parquet général vient d’ouvrir une enquête sur l’opération de rapatriement au Maroc des quelque 800 migrants mineurs arrivés à Ceuta en mai dernier. La justice espagnole qui...

Ceuta : le Médiateur contre le rapatriement de mineurs marocains

Le Médiateur a demandé vendredi au ministère de l’Intérieur de suspendre l’opération de rapatriement au Maroc des mineurs non accompagnés de Ceuta. L’institution a été saisie de...

Mineurs marocains : l’ONU dénonce une violation du droit international

L’ONU a dénoncé dimanche le rapatriement au Maroc des mineurs marocains lancé vendredi par le ministère de l’Intérieur espagnol, soulignant que ces retours « violent le droit...

Ces articles devraient vous intéresser :

Au Maroc, les hommes font du baby-sitting, et ça ne plaît pas à tout le monde

Outre les femmes, les hommes proposent eux aussi des services de baby-sitting via des applications. De quoi inquiéter bon nombre d’internautes marocains qui s’interrogent sur la protection de l’enfance et la légitimité de ces services.

Blanchiment d’argent : la justice marocaine frappe fort

Le Maroc a réalisé des avancées significatives dans sa lutte contre le blanchiment d’argent. C’est ce qui ressort du septième rapport annuel de la présidence du ministère public, publié le 6 mars 2024. Ce document officiel montre une évolution positive...

Alerte sur les erreurs d’enregistrement des nouveaux-nés au Maroc

L’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a alerté le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, au sujet du non-enregistrement des nouveau-nés à leur lieu de naissance, l’invitant à trouver une solution définitive à ce problème.

La chanson « Enty » de Sâad Lamjarred devant la justice

Le compositeur Mohamed Rifai a assigné DJ Van en justice à cause de la chanson « Enty » interprétée par Saad Lamjarred en 2014.

Au Maroc, des « saltos » mortels

Un médecin généraliste en service à l’hôpital Hassan II de la ville de Fnideq alerte contre le salto, les plongeons à haut risque exécutés depuis les hauteurs rocheuses des plages surtout en période estivale, qui coûtent la vie aux mineurs et aux...

Sentiment d’insécurité au Maroc : un écart avec les statistiques officielles ?

Au Maroc, la criminalité sous toutes ses formes est maitrisée, assure le ministère de l’Intérieur dans un récent rapport.

Maroc : Vague d’enquêtes sur des parlementaires pour des crimes financiers

Une vingtaine de parlementaires marocains sont dans le collimateur de la justice. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux, abus de pouvoir, dilapidation et détournement de fonds publics.

Un enfant né d’un viol ouvre une brèche dans le droit marocain

Saisie par une jeune maman qui cherche à obtenir une indemnisation pour son fils issu d’un viol, la cour de cassation marocaine a rendu une décision qui va faire date.

Maroc : du nouveau pour la kafala (adoption)

Présenté par le Groupe socialiste-opposition Ittihadie, le projet de loi N°5.171.22 modifiant l’article 19 de la loi N°15.01 relative à la kafala (adoption) des enfants abandonnés a été adopté à l’unanimité lundi par la Chambre des représentants.

Un agriculteur espagnol attaque la famille royale marocaine

Le Tribunal de l’Union européenne a entendu mardi les arguments de l’entreprise Eurosemillas, spécialisée dans la production de semences sélectionnées, qui demande l’annulation de la protection communautaire des obtentions végétales pour la variété...